ICARION
Imprégné par l'oubli d'un fantôme de songe
un vertige me ronge
et le corps, et l'esprit
Je connais la partie
mais je ne puis simplement pas jeter l'éponge...
Étant seul à jouer
(mon carnet tenant lieu d'un infantile hochet)
je prends mon quart d'inventaire au chemin de ronde
Alas, poor Yorik...
Et non, ce pavé n'est pas fait de jaunes briques
Me voici convoqué en un céleste tribunal
pour un méfait fondamental
« Avoue ! » m'intime une ample robe noire
(je ne plaidais qu'un mésespoir
et suis renvoyé dans mes cordes)
« Avoue ! Tu cherches la discorde ! »
Mais non, Ménon, dis-leur !
J'ai volé le soleil pour n'en avoir plus peur
« Foutaises !
Fournaise !
Voici notre sanction
sur notre intime conviction :
tu cherchais un chemin de gloire »
Ménon, mais non ! Tu sais
quelle autre dimension, au fond, me motivait
Selon moi, toute messe dite
n'est qu'aventure sans invite
Allons, plaide !
Démontre que mon élévation n'est pas laide
(Ménon retourne à sa caverne)
Ah, non ! Je ne mettrais pas mon drapeau en berne !
Ah, non, l'Ânon !
Je conchie des dieux les célestes illusions !
Qu'on me condamne
mais pour la liberté de ma pensée profane
- actrice,
de trop hasardeuses propensions aux délices
« C'est bon, t'es mort !
Pérore encore et c'est fini »
glousse au Magnitudo Parvi
une ombre ajoutée au décor
Un bûcher se dresse; on m'y brûle
et, tandis que je fais des bulles
et, tandis que fondent mes yeux
je m'offre une ultime virgule:
« Le poète est voleur de feu »
Où se cramer les yeux, sans elle...
s'il en est bien un d'entre les Impromptus que je condamne, les yeux fermés, à porter le titre de "poète voleur de feu" c'est bien toi, ami Tiniak :)
RépondreSupprimerdans un jugement absolument amical et arbitraire comme il se doit :))))
Je me rends volontiers à ton jugement que je sais amicalement sincère et dont la fidélité me va droit au coeur, Miss Tiss' 😏
SupprimerOuah ! Réminiscence et Excellence... Pour sûr, tu as volé le feu !
RépondreSupprimerPlatonicien ou socratique, ton dialogue est subtil.
RépondreSupprimerJ'ai les ailes cramées au soleil de ton talent
¸¸.•*¨*• ☆
complètement séduit (et bluffé) par ta plume (comme d'hab, à vrai dire)
RépondreSupprimeret puis, Shakespeare, Platon, Hugo qui t'accompagnent, cela ne me surprend même pas :o)
;) La porte était grand ouverte sur un ciel radieux, j'ai foncé !
SupprimerFlammes inspirées du niveau des plus grands !
RépondreSupprimerMille mercis, JCP. Ton regard fidèle m'est très cher.
SupprimerComment dire ?! Toujours aussi délinquante l'écriture de Tiniak, et quelle écriture ! Voleur de mots ! ;o)
RépondreSupprimerLe feu de Rimbaud, je le vois plutôt comme une métaphore en relation avec Passion et tout ce qui brûle le cœur et l'âme. Il serait intéressant d'approfondir ce sujet.
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