Au fond du feu
Écoutez-le gronder jusqu'au fond des forêts,
Écoutez-le gémir aux prairies desséchées ;
Et voyez-le s'enfuir aux frontières des sables,
Et voyez-le mourir sous une eau implacable,
Le feu qui nous réchauffe, le feu qu'il nous faut
fuir,
Celui qui nous éclaire et celui qui fait cuir(e).
C'est aux yeux du rêveur, fasciné par sa flamme,
Que cet être intouchable livre un peu de son âme,
Image sans substance, sans cesse en mouvement,
De ce feu qui nous aime, ou du feu qui nous ment.
Car le rêve en éveil auprès des flammes vives,
Apaisant notre corps à sa chaleur captive,
Calme aussi notre esprit aux rivières de feu,
Dont l'écoulement doux ne lasse pas les yeux.
Mais le feu que dépeint la plume du poète
N'atteint pas tous les tons, ni la grandeur fluette
De l'être immatériel - qui brille au fond des yeux
magnifique ode à l'élément feu !
RépondreSupprimerMerci Tisseuse, un peu inspiré par Bachelard et sa "Psychanalyse du feu" que j'ai bien aimé, même si j'ai pas tout perçu.
SupprimerTrès joli aussi; cela se lit comme quand on regarde danser une flamme dans l'âtre.
RépondreSupprimerMerci, je n'ai pas de cheminée (c'est mon choix), mais je ne dénigre pas l'observation de la flamme à l'occasion.
SupprimerSuperbe, et j'ose... flamboyant ! Et quelle maîtrise de l'alexandrin ! Bravo.
RépondreSupprimerLa grandeur fluette, joli oxymore...
RépondreSupprimer¸¸.•*¨*• ☆
Merci, c'est irréfléchi, ça a jailli, et en le relisant j'ai trouvé intéressant de le conserver.
SupprimerUn bel hymne au feu, une poésie vivement ressentie et très harmonieuse à écouter.
RépondreSupprimerMerci, un peu déclamatoire d'entrée, mais le feu implacable le mérite je crois.
Supprimerje ne crains pas du tout le côté "déclamatoire" car il y a un aspect hugolien
RépondreSupprimeret la "chute" sur un seul vers est superbe !
Un peu hugolien en effet, je dois avoir un faible pour lui (je l'ai beaucoup lu c'est vrai).
SupprimerEt merci pour la chute - j'aime aussi les chutes.
Eh ben ! Je te retourne le compliment, Jean-Claude : c'est grand.
RépondreSupprimerQuel sonnet du feu de dieu !
Qui saura de quoi est fait le feu, cet être sans matière...
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