allongée sur l'eau, les bras étendus
de chaque côté de moi, je fixe la course des nuages, la douce brise d'été me pousse
à flots, le silence m'entoure, je n'ai plus de corps, plus de vie, plus de
soucis, plus d'amours, plus d'ennemis,
je ne pense pas
donc je ne suis pas
assise, où ? on s'en fout, les
yeux dans le vague, les oreilles comme recroquevillées, le temps passe sans me
bousculer, je n'ai plus d'être, plus de demain, et surtout hier n'a pas existé
je ne pense pas
donc nous ne sommes pas
débout, scotchée aux images qui défilent
sur l'écran de TV, mon cerveau a cessé de fonctionner, son programme n'avait
pas prévu à court terme d'assimiler de telles horreurs, les bras ballants, des
fourmis montent le long de ma colonne, les fourmis de mes réactions primaires,
l'envie de saisir mon enfant, de lui demander pardon, de le fourrer dans une grande malle et de l'expédier loin, le besoin de trouver une
solution...
pas de majuscule, pas de point,
pas de début, pas de fin
je ne pense pas
donc je fuis
faut trouver autre chose, les
ga's, ça ne marche pas
Que des vérités dans ton texte.
RépondreSupprimerje me retrouve dans ton texte, dans ce sentiment d'hébétude absolue
RépondreSupprimeret à la fois le besoin de croire en l'humain, toujours et encore, inlassable utopiste que je suis, bien que j'en connaisse bien les turpitudes secrètes en tant que psy, et les monstruosités familiales, les "assassins" du quotidiens, bien que je connaisse aussi les vies désespérantes dans les cités perdues (dans ma précédente vie d'assistante sociale)