Une heure à table
Les doigts tout bien rongés d'inénarrable
l'œil poli, cependant, sur la joue
aux lèvres, une bourgeoise moue
qui dit qu'il a su ranger son cartable
je vois flou
Elle... ne viendra plus arborer son fanal
- ce ruban à sa jupe au pli dominical...
Il fait trop chaud, peut-être
quoique l'herbe soit douce et tendre sous le hêtre
ma Cousine
et sa danse au-devant du fumet des cuisines
C'est quinze août sur la nappe
une fièvre me happe
la confrérie hennit
meugle, frétille, jappe
et pas moyen, d'en préserver mes ouïes !
Oh, dis !
Que feras-tu de ces agapes
quand, le cul au bord de la trappe
pas loin d'honorer son dédit
là, vers le plus profond du puits
tu plieras ta serviette
voisine à la serine tête
mais - oullah ! grosse bague...
avec ton époux près de toi comme une blague ?
Et ça poursuit, sans la fourchette
(orné de superbe Entre-Nous)
le verre aussi gras que la joue
les mains plongées dans sa bêtise
un propos exempt de franchise
le pied massant quelque braguette
Une trompette pleure ailleurs
- est-ce un cornet en si bémol ?
Vous me disiez z'à bonne école
et me fais l'effet d'un menteur
Mais quand finira ce repas !?!
Bon, je ne verrai pas ma joie
- pas dans l'heure...
Allons, goûtons cet autre plat !
Cet autre
tandis que l'alentour se vautre
sur ses ris
encombrés d'aucun Aujourd'hui
tant que chantent
à leurs n'oreilles
des Lendemains z'épais sous leur charpente
vermeil
C'est novembre et semblable
à passer, sans broncher, bien plus d'une heure à table
Tu t'es lâché Tiniak... ça ne sont pourtant pas tes dernières agapes! Je garde ma serviette au cou en attendant le rab :)
RépondreSupprimerAu milieu de l'horreur et des horreurs, voici un moment à table, entre parenthèses et points de suspension, des mots qui nous font léviter et dont on a grand besoin.
RépondreSupprimerAmi, faisons ripailles jusqu'à rouler sous la table; déchirons quelques volailles et raconte nous encore une de tes fables.
RépondreSupprimerc'est le cœur au bord des lèvres que je m'attable avec toi, car les attentats de vendredi, cumulé avec un week-end de fête familiale, m'a retourné tripes et boyaux
RépondreSupprimermais parce que tu es l'ami si cher d'écriture, depuis si longtemps,Tiniak, je lève mon verre en professant tes vers encore et encore
Festin des rois, festin des gueux...on y jappe on y ripaille tout comme !
RépondreSupprimerExcellemment déboussolant comme souvent : j'aime.