1971-1972
Septembre 1971, après des vacances en Italie et en Provence,
j'entre à l'athénée d'Uccle où je recommence ma 5ème année.
Ceci est bien la preuve que je n'étais pas une si bonne élève que cela...
L'athénée, c'est un collège d'enseignement officiel et celui-ci est mixte.
Il y a Uccle 1 et Uccle 2.
Bouleversement total : j'arrive tous les matins avec le bus 38 et je repars à 4 h 1/2 avec le même bus. Bondé, il y a quatre écoles au total sur son parcours.
Un an auparavant, l'aile A a été incendiée par des élèves – à coups de plaques de phosphore,
Il y règne une étrange lumière verdâtre sur fond de plafonds noirs.
Le prof de latin : c'est un homme merveilleux – on l'écoute, on travaille, je suis heureuse.
Le prof de mathématique : un homme, terrible, verdict, un examen de passage
Le prof de français n° 1 : une dame, une fable de La Fontaine
Le prof de français n° 2 : un homme jeune, des yeux verts, chahuté, je l'aimais bien
Le prof de physique : voir le prof de mathématique, en plus âgé, verdict, un examen de passage
Mais dans mon livre de physique, la page de la défragmentation de la lumière me fascine.
Le prof de néerlandais : une jeune femme. Sympa. Pas trop de chahuts, mais pas le grand amour non plus. Un jour, jour de fatigue ou d'ennui (j'ai quatorze ans), j'ai quand même récolté six points d'éducation d'un coup, pour insolence marquée.
Le prof de bio : une jeune dame, dont je ne me souviens plus très bien, mais elle nous a passé quelques films sur les fleurs et la reproduction des plantes dans la nature. Make love not war.
Le prof de géographie : un homme, grisonnant, moustaches, rigolo, mais costume fatigué. J'ai effacé le tableau, j'ai mis l'éponge sur la chaise, il s'est assis dessus il a éclaté de rire : il a de l'humour.
Le prof de gym : une dame, trois fois par semaine, le supplice ! Barres asymétriques, cumulets, vertiges, migraine, déshabillage et rhabillage dans d'anciennes douches désaffectées (mais humides), toutefois, on a un joli maillot de gym (un maillot de danseuse, de couleur noire).
Le prof de musique : on ne chante pas, on n'étudie pas de solfège, mais on écoute des disques pendant cinquante minutes, une fois par semaine. J'adore!
Le prof de dessin : la salle est meublée de gradins. Le prof est un homme : M. Tavernier. Chez lui, on peint des masques, mais le soin... On participe à un concours de dessin annuel... On fait du dessin technique (un peu)... Des portraits – je pose et il fait mon portrait. Dans une autre classe, quelqu'un a fait le portrait du premier garçon qui, du premier garçon que...
Tous nos profs nous appellent par nos noms de famille, mais moi, il m'appelle par mon prénom, pourquoi ? Je ne sais pas, peut-être parce que j'aime dessiner. Un jour, ma cousine – qui a fréquenté la même école – rira en me racontant qu'il l'appelait aussi par son prénom et qu'il lui avait donné un livre de prix... Et qu'elle ne l'avait pas ou peu ouvert. Déception...
J'oublie le prof d'histoire : un homme, pas terrible. En changeant d'école, je suis passée de Rome au XVIIème siècle. Que s'est-il passé entretemps ? Je déteste mon manuel d'histoire.
Verdict : un examen de passage. En histoire ! Incompréhensible...
12 profs et un grand trou entre Rome et le XVIIème siècle! Ce sont des Olympiades ou un parcours du combattant ?
RépondreSupprimerC'était le système en secondaire. Et en changeant d'école et de réseau (libre = catholique, officiel = de l'Etat), on changeait aussi de programme. Il n'y a aucune unité dans les cours d'histoire que j'ai eus, sauf à la fin, en 3ème, seconde et terminale, parce que j'avais la même prof et qu'elle avait les coudées franches.
Supprimerdis donc, un vrai parcours d'obstacle ... on passe des fées bienfaitrices de ton premier texte à une réalité un peu plus rude, mais fort intéressante en tout cas.
RépondreSupprimerquestions : points d'éducation, c'est quoi exactement ? et les cumulets ?
J'aime bien le prof de géographie, et celui de musique.
RépondreSupprimerLa mienne, en 6 ème, était une vieille dame adorable.
Alors que mes notes en français frisaient le 0 pointé (sauf en orthographe), c'est à elle que j'ai confié ma première "poésie" qui commençait ainsi : "Joli papillon, tu me plais beaucoup. Tes ailes écarlates font frou-frou"... en relatant ce souvenir, c'est moi qui suis écarlate... de confusion !
Moi je trouve ça plutôt sympa, de soumettre une poésie qu'on a écrite à un prof. Je me demande si cela ne leur fait pas plaisir. Un jour, (ayant un prof qui était aussi poète), j'ai enfin montré des poèmes que j'écrivais. Il me les a annotés très sérieusement. Cela a été une période très heureuse...
SupprimerZut alors, comment dit-on 'cumulet' en français de France? 😃
RépondreSupprimerAh! Les points d'éduc' ! C'était les mauvais points. On en enlevait deux d'office, ce qui donnait une cote de 38/40 au bulletin. On nous en enlevait en cas de chahut, insolence, non respect des profs ou du règlement.
C'est la seule qu'on m'en a enlevé...
cumulet = roulade ou culbute (vu sur le web) :o))
SupprimerJe pensais à culbute, en effet... (J'ai densifié l'article dans mon blogue, au sujet des points d'éducation, ça m'a rappelé des souvenirs !)
SupprimerTes souvenirs sont précis et pragmatiques. :)
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