Paix des
profondeurs
Les blessures lentes de
la mer,
que les vents ramènent
de lointains horizons,
écument en longues
larmes blanches
sur le sable des
grèves.
Mais, dans la paix de
l'eau profonde où rien ne bouge,
on ignore le tourment
des surfaces,
et le sillage du bateau
n'y laisse pas de plaie.
Tout comme au fond des
flots
notre mental peut
trouver la paix,
délaissant ses rides de
surface qui,
telle une houle
assombrie
attristent notre vie.
Il suffit pour cela,
corps apaisé, souffle
veillé
aux lumières du
non-agir,
de puiser au bonheur de
la pensée abolie,
sur les rives calmes
d'un mental en repos.
Étrangère à nos
contrées fébriles,
cette approche d'un
bonheur sans cause par le non-penser
Superbe, et à méditer...
RépondreSupprimerEn effet, la méditation bien comprise peut nous conduire à mieux maîtriser - sinon à réduire le flux de nos pensées, et à utiliser notre mental de meilleure façon, une fois libéré du vacarme de la pensée constante, désordonnée et parfois indésirable qui est notre lot.
SupprimerDe la théorie au résultat attendu il y a cependant plus d'un pas, mais au bout d'une longue pratique...
Les meilleurs méditants (moines bouddhistes pour la plupart), sont en effet quasiment capables de "penser à la demande" pour une situation donnée, et de mettre leur mental au repos ensuite dans une sérénité absolue.
Comme j'envie ces mots-fleuve qui emportent tout sur leur passage pour ne laisser que tranquillité et paix en mon âme. C'est beau.
RépondreSupprimerMerci infiniment Anne,
Supprimerpratiquant modestement la méditation, j'ai bien sûr saisi au vol ce sujet préoccupant, dont on commence (un peu) à parler chez nous : penser un peu moins pour être plus heureux dans un présent retrouvé... et si c'était possible ?...
En tout cas les "tourments", "larmes, "blessures" du début sont à présent sérénité.
SupprimerUne lecture en apnée à haut risque mais j'ai lu jusqu'au bout... belle plongée dans le non-penser, JCP
RépondreSupprimerMerci Vegas,
RépondreSupprimerTout est dans le souffle apaisé, le mental heureux d'être libéré, au moins pour un moment, de l'épuisante apnée de la pensée inutile et compulsive qui l'essouffle...
Superbe texte JCP ! Tout en douceur... Une belle suggestion d'images, on s'y voit !
RépondreSupprimerbeau, un point, c'est tout
RépondreSupprimerUn très beau texte, qui nous fait plonger dans la beauté des fonds marins, je suis une sous-douée de l'apnée, mais tes mots m'ont empêchée de me noyer, comme de penser...
RépondreSupprimerMerci à toutes et à tous pour votre indulgence, et heureux que ces quelques lignes aient pu vous occuper l'esprit - au point, pour un moment, de ne penser à autre chose...
RépondreSupprimerc'est magnifique !
RépondreSupprimertes mots procurent le même calme que s'asseoir tranquillement solitaire au fond d'une piscine...
que c'est doux!
RépondreSupprimerMerci beaucoup Tisseuse,
RépondreSupprimertrès heureux d'avoir pu te dispenser un moment la paix des profondeurs par ces quelques mots.
"Le bonheur sans cause par le non-penser" me précipite un instant - un instant seulement - vers ce paradis promis. C'est superbe, ce texte!
RépondreSupprimerComme c'est apaisant...
RépondreSupprimerTous les chemins mènent au Bonheur pour peu qu'on le cherche avec son âme, son cœur et ses sens. Les méandres du voyage sont ses paysages exaltants. J'ai besoin de ces rides de surface pour rire, pleurer, chanter, frissonner, pour être certain d'être encore vivant. Générosité, partage, dévouement, loyauté, en sont les plus belles perles de sueur d'Amour. Le non agir, le non penser, cette forme d'inexistence pour exister "ailleurs" n'ont pas ici l'écho de mon adhérence même si le sujet est bien traité. Le repos de mon âme se fera comme celui de mon corps, au cimetière.
RépondreSupprimerBonjour Pascal,
SupprimerBien sûr que je partage tes valeurs, tout au moins j'essaie.
Cependant - le sujet étant le non-penser -, à moins d'être un surhomme (surfemme n'est pas au dictionnaire), nous sommes tous plus ou moins victimes de pensées indésirables et compulsives malgré nous, souvent vectrices d'insomnie ou de stress. Ces pensées nous habitent, reviennent et nous font mal, indifférentes au fait que nous n'en voulions pas.
Nous souhaiterions alors pouvoir apaiser notre mental, et trouver un peu de repos - nous n'y arrivons pas.
La pratique de la méditation - bien comprise-, jamais autant nécessaire à une actualité déprimante, nous permet pour un moment de faire face, et de ne pas sombrer dans la dépression, en parvenant à apaiser pour un temps le flux de nos pensées. Flux dont, au fil du temps, nous connaîtrons le fonctionnement, et dont nous souffrirons moins car nous saurons prendre nos distances, le prenant moins au sérieux : ce penseur qui nous contraint à penser ce que nous ne voulons pas penser est-il nous ? A terme nous ne le croirons plus.
Je crois que beaucoup souhaiteraient cela - sans pour autant avoir recours à la mort, désirée ou non.
Ceci étant dit, je ne professe ni prêche aucun dogme, j'affirme (mais c'est loin d'être un scoop !), qu'il est possible par cette pratique, non pas d'être parfaitement heureux, mais d'être un peu moins malheureux.
Tout à fait cordialement,
Jean-Claude
Plonger dans l'absolu....
RépondreSupprimerDes mots bien choisis, une fluidité extraordinaire!
Merci infiniment à vous toutes et tous pour ces commentaires, que je ne pensais pas provoquer par ces quelques mots.
RépondreSupprimerManque plus que les cris des goélands et le clapotis des vagues venues mourir sur le sable pour illustrer ce magnifique poème. Toujours autant de talent Mr JCP !!!!!
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