« Mädchen in uniform »
On
l'appelait Mademoiselle Adeline et elle était mon institutrice de
première année primaire.
Avec elle,
j'ai appris à lire. Dans deux abécédaires et dans un premier livre
de lecture, l'histoire d'un garçon et d'une fille qui recevaient des
tartines de miel pour leur goûter et partaient en vacances à la
mer.
Mademoiselle
Adeline était aussi douce que les goûters de miel de mon livre de
lecture.
Par
contre, je ne me souviens que très imparfaitement des ardoises et
des cahiers d'écriture.
Mère
Herpicum était une jeune religieuse qui dirigeait la chorale de
l'école primaire. J'y suis entrée vers l'âge de dix ans, poussée
par le désir d'occuper utilement mes heures libres et par goût de
la musique. Je rêvais d'apprendre à jouer d'un instrument – du
piano de préférence.
Et puis,
l'un ou l'autre « flash » mémoriel,
une
institutrice intérimaire, dans la cour de récréation, qui pleure
parce qu'on vient d'apprendre l'assassinat du deuxième frère
Kennedy. Je ne ressens aucune émotion, mais la sienne m'intrigue.
Je la
craignais. Elle exerçait une discipline de fer. Du genre, monter et
descendre trois étages d'escaliers tant qu'il n'y avait pas un
silence absolu dans les rangs.
Un jour, à
une messe, j'étais assise à côté d'elle. Ou plutôt, debout ou
agenouillée. Je l'ai surprise en train de pleurer, derrière ses
mains jointes.
J'avais
dix ans et j'étais impressionnée. J'avais aussi l'impression de
commettre une indiscrétion.
Au moment
de la communion, elle m'a demandé de garder son sac et je me
souviens de ma stupéfaction devant cette marque de confiance.
En
1968-69, nous avons eu Mademoiselle D***, qui avait juste dix ans de
plus que nous. Elle était séduisante, moderne, et surtout, très
juste. Je l'appréciais beaucoup. Aucun excès d'autorité, et si
elle exerçait une discipline quelconque, nous l'acceptions
tacitement, gaiement.
Elle m'a
rappelé, il y a peu de temps (car je l'ai retrouvée quarante et dès
années plus tard), nous avoir emmené visiter la maison d'Erasme, à
Anderlecht, ce lieu hors du temps où je me plais tellement au
printemps et en été.
C'était
aussi l'année de ce que, dans cet enseignement-là, on appelait
l'examen diocésain. Un examen « blanc » aux examens de
noël pour nous y préparer, où j'ai découvert pour la première
fois le questionnaire à choix multiple, puis l'examen de fin
d'année.
Verdict,
plus de 80 % en français et plus de 60 % en mathématique.
Je ne me suis jamais vue comme une « bonne élève »,
sauf, peut-être, cette année-là.
L'année
suivante, je suis entrée en humanités.
Pendant
deux ans, j'ai vénéré mon professeur d'histoire. Elle enseignait
aussi la géographie et la religion, remarquablement, je crois
pouvoir le dire. Que n'eût-on fait, pour elle ?
Rigueur et
douceur extrêmes.
Et puis,
notre professeur de musique, Mlle Jeanine D*** J'ai rarement
rencontré quelqu'un d'aussi enthousiaste. En moins de temps qu'il
n'en faut pour le dire, elle avait créé une chorale, qu'elle menait
d'animations de noël en messes festives, de concerts en concours,
avec, en couronnement, l'enregistrement d'un 45 tours de chants de
noël que je possède encore.
On dirait bien que des fées érudites se sont penchées sur ton... bureau :)
RépondreSupprimerPeut-être... Mais j'ai choisi aussi de garder le meilleur pour les Impromptus o:)))
RépondreSupprimerTon parcours scolaire fut jalonné de bienfaitrices !
RépondreSupprimerune scolarité émaillée de profs enrichissantes et qui apprennent et les matières et la vie ...
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