lundi 26 mars 2018

Cavalier - Les petits métiers


La prostituée

"Attente"

Le soir tombe sur ton attente
Dehors ici aboient déjà les chiens jaunes
Les étoiles tombent sur le vin mauve

Les lignes de ta main sont une lie
Posée sur tes pages quand tu les lis
Tes yeux fatigués reflètent ton âme
Au miroir du monde de la nuit
Sur la ruelle encore vide

Bientôt,

Ta misère terrible se posera
Perdra ses souliers plombés
Montera l’escalier de la chambre
S’étendra sur le lit
Elle s’éteindra comme la chandelle
Au culot de la bouteille
Aux ailes frémissantes
Ancrées des papillons de nuit

L’embouchure du couchant
Étanche tes yeux
D’un verre dernier

Quelques perles d’absinthe
Encrées en gouttelettes anisées...

14 commentaires:

  1. c'est poignant !
    comme un portrait peint par Van Gogh

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  2. On dirait que l'âme de Baudelaire court encore les rues !

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  3. Je vous admire toi et Tiniak d'avoir pu ainsi poétiser les vieux métiers.

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    1. essayer c'est l'adopte

      merci merci Marité

      à bientôt pour de nouvelles aventures

      :)

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  4. J'ai cru voir passer, furtive, une caresse vers l'aine...

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    1. oui, ça peut aussi et t'est aine t'est, mais ça tu le sais déjà...
      je reviendrai commenter et répondre

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  5. la détresse peinte avec tant d’élégance, bravo !

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  6. Sombre, sombre et pourtant si beau ce poème hommage ...

    Envie de poursuivre ( avec moins de style ;-) :
    Le soir tombe sur ce qui te hante
    Retourner dehors pour guetter les chiens
    La nuit sombre ou claire n’y changera rien
    Le sort serait-il caché dans tes mains ?
    Fixé sur tes veines ?
    Noyé dans tes yeux ?
    La nuit te relève
    Et t’emplit du cri des passants qui croient que tu en jouis

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  7. c'est très très beau Annick, chacun de nous a son style
    propre
    on ne compare pas, surtout pas, jamais...

    tes mots sortent de ton cœur en tes convictions
    posés là
    et l'essentiel c'est bien ca...

    ;) merci d'avoir écrit ceci pour moi, ici

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