CLAIR OBSCUR
L’instant s’allonge et
s’allonge à l’infini.
Le cours du temps se fige et la Mémoire
mêle ses ombres aux fruits de ce panier. Pommes, poires, raisins…
Et ce sont les vergers qui renaissent, tant alourdis de rouille.
Règne vaporeux des fantômes ou des songes non distingués.
L’automne est revenant, et revenante
ta peine.
Qu’as-tu laissé aller parmi
les arbres de ce clos ?
Les souvenirs sont des bouchées amères
sucrées. Ils sont le régal autant que l’écœurement,
l’alène qui perce le cœur ou la brise qui le berce.
Un tableau en aura fait sourdre un
depuis tes profondeurs minérales, qui roule à présent en perle de
cristal sur ta joue.
Oh, là là, excellent, et conforme à certaines pensées que, moi aussi, j'ai fait miennes.
RépondreSupprimerTrès belle plume, très belle inspiration : mots choisis, ciselés, et liés par une intention poétique aboutie qui ravit le lecteur - ma petite personne du moins.
Bravo encore, j'ai lu et relu, la dernière phrase est belle, les autres aussi.
Merci JCP. Je suis sensible à votre commentaire d'autant plus que vous vous y entendez en ciselure de mots et autres travaux d'orfèvrerie littéraire.
RépondreSupprimerMagnifique de profondeur, de vérité, de douceur...
RépondreSupprimerTa poésie se fait mienne et m'émeut jusqu'aux larmes...
Serais-je trop sensible pour te lire ?
Ce qui m'emplit d'émotion, moi, c'est rencontrer le coeur d'un autre et qu'il en frémisse. Merci vous mystérieux Anonyme.
SupprimerEntre la madeleine de Proust et la chevelure rousse d'Yvette Horner ta poésie est réellement, elle aussi, une perle de cristal.
RépondreSupprimerMerci Joe ! Ce n'est pas précisément à ces rousseurs excentriques que je songeais, tu t'en doutes. ;)
SupprimerJ'ai également beaucoup aimé cette évocation de la madeleine de Proust.
Supprimertouches délicates et précieuses, "L’automne est morte souviens-t’en"
RépondreSupprimerGuillaume est toujours derrière mon épaule dans mes moments de création... ;)
SupprimerDans ce verger où tu me roulas une pelle
RépondreSupprimerLes plumes des pêchers pleuvaient au vent de mai
Les pommes souriaient comme des jargonelles
Au jardin de nos coeurs pas encore rouillés
¸¸.•*¨*• ☆
Ce sont des instants moins tangibles qui caressèrent ma souvenance. Et des pommes, pour tout dire qui n'était point tant printanière que la sève qui nourrit votre plume...
SupprimerUne nature morte qui a donné naissance à un très joli poème que je lis et relis avec beaucoup de plaisir.
RépondreSupprimerMerci Mapie pour la lecture et relecture...
Supprimer"C'est la saison ! C'est la saison..."
RépondreSupprimer"Crois-moi, c'est bien fini jusqu'à l'année prochaine,
"Tant les bancs sont mouillés, tant les bois sont rouillés,
"Et tant les cors ont fait ton ton, ont fait ton taine !..."
Jules Laforgue - L'Hiver Qui Vient ;)
Bien plus qu'une année Jules, bien plus qu'une année...
SupprimerL'émotion devant une œuvre d'art...Les souvenirs réveillés par le tableau, voir tout ce qu'il y a derrière (cf. poème de JCP)...Bref, tu m'as donné envie de retourner à la sublime galerie d'art de ma ville !
RépondreSupprimerMerveilleuses oeuvres d'art toujours habitables. Habitables de nos âmes en demande d'asile prolongée... Au musée Tomtom, ta petite âme trouvera où se nicher le temps de retrouver la terre promise, l'ailleurs, l'"auparavant" ou l'être adoré.
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