MAUVAIS
CHEVAL À PRIX REMISÉ
On te met le pied à l’étrier.
- Prends les rênes ! Es-tu bien en selle ? Vas-y ! Éperonne ta monture !
Comme si tu ne savais pas que ce cheval de bois n’avancera jamais ! Tu as bien compris leur manège et la machinerie qui est dessous. Ca s’appelle un vilebrequin, un système un peu compliqué qui fait monter sur ses grands chevaux, prendre la mouche du coche, partir en cavale.
Tu peux grimper dans la fusée, tourner le volant d’une voiture, d’un camion de pompier, chevaucher ce destrier-ci ou un autre, ça ne change rien. Tu tournes en rond. On t’a joué un tour de cochon : tu es un mouton de Panurge transporté sur un bateau ivre.
On te met le pied à l’étrier.
- Prends les rênes ! Es-tu bien en selle ? Vas-y ! Éperonne ta monture !
Comme si tu ne savais pas que ce cheval de bois n’avancera jamais ! Tu as bien compris leur manège et la machinerie qui est dessous. Ca s’appelle un vilebrequin, un système un peu compliqué qui fait monter sur ses grands chevaux, prendre la mouche du coche, partir en cavale.
Tu peux grimper dans la fusée, tourner le volant d’une voiture, d’un camion de pompier, chevaucher ce destrier-ci ou un autre, ça ne change rien. Tu tournes en rond. On t’a joué un tour de cochon : tu es un mouton de Panurge transporté sur un bateau ivre.
Ce que tu fais, d’autres l’ont fait : quelques petits tours par-ci par-là. Et puis s’en vont. Une vie, on appelle ça !
Tout s’inscrit dans un cadre noir, toutes les traditions et les règles se perpétuent et se conservent dans la saumure. Comme des cornichons, on est ! A la fin, quoi que tu fasses, le manège s’arrête. Alors ça, c’est le pompon !
Tu n’as même pas eu droit au coup de l’étrier ! On t’abat comme si tu étais tombé à la dernière haie et que tu t’appelais Stewball !
- Attendez, ce n’est pas moi, c’est ce canasson qu’était pas frais ! Eh, Mon Dieu ! Ma vie était un manège et ce manège tournait bien !
- Désolé, mon gars, répond Dieu, le tour est fini ! T’avais qu’un seul ticket et il était perdant-perdant comme celui de tout le monde !
- Mais c’est pô juste !
- Si ça peut te consoler ceux qui étaient montés dans les auto-tamponneuses s’arrêtent aussi et les grandes roues redescendent également. Pied à l’étrier ou pied au plancher, tout a une fin excepté le saucisson de cheval qui en a deux !
- Mais alors, y a vraiment pas moyen d’être immortel ? On ne peut pas gagner le prix de l’Arc de triomphe ?
- Pour être immortel, il faut être Dieu, aussi vrai que je m’appelle Marcel !
- Marcel Dieu ?
- Marcel Campion !
Toi je ne sais pas mais moi cette dernière réplique du Créateur m’a complètement désarçonné. Marcel m’a tuer !
Où lire Joe Krapov
Un texte à l'humour désabusé. Et bien ficelé...comme le saucisson. ;-)
RépondreSupprimerJ'ai une amie qui dit : j'ai toujours su attraper la queue du Mickey, et ce don là ne s'oublie pas !
RépondreSupprimerJ'aime bien l'idée des saucissons, encore faut-il les trier !
RépondreSupprimerMieux vaut un vilebrequin qu'un vil gredin.
RépondreSupprimerProverbe célestinien.
Vive ta métaphore de la vie.
J'adore
¸¸.•*¨*• ☆
Si on tourne en rond, on n'avance pas mais le problème est que dès que quelque chose ne tourne pas rond, y a l'autre qui la ramène...Sans compter que la terre EST ronde...Et crois moi, changer de monture ne résous pas le problème ! :)
RépondreSupprimerTerrible cette métaphore... "ce que tu fais d'autre l'ont fait"... N'empêche que certains ont le droit à quelques tours de plus eux!!! C'est pô juste! ;-)
RépondreSupprimerExcellent, drôle et plein d'esprit. C'est sûr, à ce jeu-là, pas de tour supplémentaire, même en passant par Saumur !
RépondreSupprimerle cadre noir et la saumure, c’est un petit triste mais plein de trouvailles réjouissantes, le principal étant de bien tenir la barre du bateau ivre !
RépondreSupprimerMmmmh ! La métaphore file au train des chevaux... et elle est très bonne. Sauf que comme Mapie, je pense que le barbu donne des tours plus ou moins longs ou plus ou moins gratifiants. Y en auraient-ils qui ont payé plus cher le ticket ?
RépondreSupprimerBeau parallèle entre vie et manège
RépondreSupprimerMais on ne sais toujours pas qui tire
Les ficelles de la toupie
:)
Help ami(e)s administrateures-trices ! Le texte publié ici est tronqué de sa fin pourtant bien envoyée. ???
RépondreSupprimerJe la livre ici :
- Mais alors, y a vraiment pas moyen d’être immortel ? On ne peut pas gagner le prix de l’Arc de triomphe ?
- Pour être immortel, il faut être Dieu, aussi vrai que je m’appelle Marcel !
- Marcel Dieu ?
- Marcel Campion !
Toi je ne sais pas mais moi cette dernière réplique du Créateur m’a complètement désarçonné. Marcel m’a tuer !
absolument désolée, Joe :(
Supprimerfin retrouvée, et publiée à présent !
Merci infiniment !
SupprimerJe connaissais pas Marcel Campion, et je pige mieux - m'étant renseigné.
RépondreSupprimerIntéressant second degré, j'aime.
grinçant, comme parfois le son des essieux du manège :(
RépondreSupprimerIl y a plusieurs couches de lecture dans ton texte; chacun y trouvera ce dont il a besoin. Il n'empêche, avec ou sans Marcel, je reprendrais bien un tour de ce manège.
RépondreSupprimerAh tiens ! Toi tu nous annonces le manège dès le départ. Joli métaphore de l'illusion de l'existence.
RépondreSupprimerPS : en Allemagne, c'est la saucisses qui a deux fins :p
saucisse
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