Maya.
Tu es arrivée dans ma
vie comme une éclaircie, un rayon de lumière dans mon désarroi, ma
détresse. Ma petite voisine m'a dit ce jour là : " ma chatte a
eu une portée de chatons. Ils sont si mignons. Nicole, viens les
voir." J'ai senti à ce moment précis que s'ouvrait devant moi
une brèche, un espoir. Je n'ai pas hésité une seconde : dès que
je t'ai découverte, je t'ai adoptée sur le champ.
J'avais une petite chose
dont il fallait que je m'occupe. Et c'était bien.
Notre complicité a
commencé dès que tu as eu pris tes marques à la maison. Il ne t'a
pas fallu longtemps. Moi, je te couvais du regard et ne ratais pas
une occasion de jouer avec toi. Tu t'es installée dans tes
habitudes. Le matin après le petit déjeuner, tu demandais à
sortir. Oh, tu n'allais pas très loin. Juste dans le jardin où
déjà, tu guettais les oiseaux ou jouais à chasser les souris.
Puis, tu revenais près de moi, sagement.
Ce vendredi, un peu
inquiète de ne pas te voir regagner la maison, je suis partie à ta
recherche, t'ai appelée en vain. Tu étais introuvable. J'ai pensé
qu'un chien errant ou un renard - à la campagne, ils n'hésitent pas
à entrer dans les villages - t'avais emportée. J'avais le cœur
lourd et espérais malgré tout que tu allais réapparaître.
Au bout de quatre jours,
alors que je n'y croyais plus, je t'ai trouvé couchée devant la
porte d'entrée.
Où étais-tu passée ?
Où te cachais-tu ? Tout de suite, ton attitude m'a parue suspecte.
Tu étais amaigrie, ta vitalité de jeune chat avait disparu. Tu
demeurais prostrée dans ta panière et ne répondais pas à mes
caresses.
J'ai décidé de
t'emmener en consultation à la clinique vétérinaire. La personne
qui t'a examinée semblait dubitative. Tu paraissais très atteinte.
Je pensais : non, tu ne vas pas m'abandonner toi aussi. Je ne pouvais
pas retenir mes larmes. Une échographie a démontré que tu avais
reçu un choc, probablement provoqué par une voiture. Tu avais
sûrement élargi ton champ de promenade jusqu'à la route qui n'est
pas si loin. Tes organes vitaux (foie, rate, pancréas) étaient
bloqués dans ta cage thoracique. J'étais complètement découragée.
Le vétérinaire m'a proposé de t'opérer malgré les risques et le
peu de chances de réussite.
Je n'ai pas hésité un
seul instant. Tu m'étais tellement précieuse. J'ai donné mon
accord. Il fallait tenter le tout pour le tout. Tu es restée trois
jours à la clinique. Je venais chaque jour. Dès que tu as été en
mesure de me reconnaître, tu t'es manifestée en miaulant faiblement.
Je ne savais pas si nous avions gagné mais je t'encourageais
silencieusement à te battre.
Tu t'es bien battue, ma
petite Maya et j'ai pu te ramener à la maison avec une cicatrice de
douze centimètres sur l'abdomen. Bien sûr, l'opération, les jours
de clinique, ça m'a quand même coûté un bras même si je n'aime
pas employer cette expression pour parler de toi. L'argent ne compte
pas à côté de tout l'amour que tu me donnes. Tu m'as tellement
aidée à sortir de mon cauchemar.
Nous avons adopté Murphy
toi et moi. Un pinscher croisé chihuahua. Vous êtes pires que des
enfants tous les deux à vous courser, chiper les jouets, mettre un
désordre indescriptible dans la maison. Mais qu'importe ! Je ne peux
pas me passer de vous et mon plus grand plaisir est de voir Murphy
faire sa toilette quand tu fais la tienne en singeant tes habitudes
de chat : lécher sa patte et la passer sur son museau. Comme toi.
Avec vous deux, la vie
est revenue à la maison. Je vous aime.
Les chats sont les maîtres du monde. La société n'est organisée que pour assurer leur confort et leur survie. Je ne suis pas loin de partager ce point de vue de Jacques Sternberg et j'imagine que toi non plus !
RépondreSupprimerNous autres, les amoureux de nos boules de poil donnerions beaucoup pour les garder en bonne santé auprès de nous
RépondreSupprimerC'est bien mignon; c'est vrai que l'expression ici ne trouve pas vraiment son sens puisqu'il est question d'Amour.
RépondreSupprimerPascal, c'est gentillet de trouver mon texte mignon ! :-)
SupprimerMoi qui ai une tite toute tite chatte
RépondreSupprimerdu nom joli sauf pour les
Zoiseaux de Diane
Mais que tout fondu j'appelle cocotte
Je te comprends et pris par ton récit
Je me dis
Qu'on donnerais bien un bras
Pour ces petits chats la'
Moi aussi suis tombe
En amour et de l'armoire
Et oui c'est pire que des enfants
Très étonnant
Ça vient sûrement de nous et alors !
une belle histoire de résurrection motivée par le lien d'amour entre vous deux :)
RépondreSupprimerc'est très émouvant
Merci vous tous. Je n'ai pas de chat depuis l'enfance de mes fils où la proximité d'une route a occasionné des drames. Mais j'aime ceux de mes proches, Daisy dont j'ai déjà parlé ici et Maya qui a été le salut de ma sœur alors qu'elle vivait un cauchemar. J'ai compris son sacrifice financier quand Maya a été victime d'une voiture qui l'a projetée dans un fossé où elle est restée tapie 4 jours complètement morte de peur.
RépondreSupprimerL'amour coûte les bras, les yeux, et le reste avec... et c'est bien comme ça non? ;-)
RépondreSupprimerUn texte doux comme le bras indolent d'un fleuve...
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