- Allo patron ?
- C'est qui ?
- Mais patron, c'est Jorge.
- Ah oui, Jorge ! Tu as fait tout ce que je t'ai dit ?
- Oui patron. J'ai fait le tour et tout noté. Vous ne me croirez pas...
- Quoi encore ?
- Ils ont exposé des corbeilles de fruits de toute beauté sur le rayon. On dirait des natures mortes de Monet.
- Monet ? C'est qui celui là ?
- Euh... C'est un peintre patron.
- Je connais pas. Laisse tomber. Ils ont mis quoi dans leurs corbeilles ?
- Des poires et des raisins. Et pour faire joli, ils ont placé de belles pommes rouges à côté. Sur des petites nappes blanches. Ah, patron, c'est magnifique. J'ai même pris des photos avec mon portable pour montrer à ma femme.
- Imbécile ! Je t'ai dit cent fois de ne pas te faire remarquer. Les poires, quelle variété ? De la william, de l'abate, de la comice ?
- Non. Vous n'y êtes pas patron. De la poire du curé.
- De la poire du curé ? Pas possible. Alala, on est mal. C'est introuvable. Mais comment font-ils ?
- Je vous l'accorde patron. C'est la galère.
- Et les raisins ? Muscat ? Chasselas ?
- Du Lavallée patron.
- Oh non ! Pas de l'Alphonse...
- Si. Aux grains bien ronds et fermes. Et mine de rien, je l'ai goûté : juteux et sucré, je vous dis que ça.
- Et voilà ! Il passe son temps à déguster dans ce foutu magasin. Si ça continue Jorge...Je te garantis que tu ne vas prendre du galon.
- Pardon, patron. Les pommes, vous ne soupçonnez même pas...
- Allez, parle. Quoi, les pommes ?
- De la jazz patron !
- Mais qu'est ce qu'il raconte ? Jazz, c'est la marque du réveil de ma grand-mère, pas une variété de pommes. En plus, il se fout de moi.
- Euh, patron, le jazz, c'est aussi de la musique. Mais non, non, je vous assure, je ne me moque pas. La jazz, c'est une nouvelle variété, rouge-orangée. Tellement brillantes qu'on les dirait cirées.
- Il me prend vraiment pour une pomme ! George, tu vas bientôt connaître ma musique à moi. Je ne te demande pas de faire de l'esprit mais d'être EFFI-CA-CE. Et les prix ?
- Ah, patron ! Je ne vous en parle même pas. Vous jugerez par vous-même.
- Débrouille-toi George. Trouve quelque chose pour au moins les égaler à défaut de faire mieux.
- J'ai bien une idée. Vous connaissez la toile "Deux femmes tahitiennes" de Gauguin ? Il y avait une copie de ce tableau chez ma tante Irène. Je le trouvais tellement beau...
- On s'en fout de ta tante Irène ! Qu'est-ce que tu veux faire avec ce tableau ? Encore une de tes fantaisies. Attention Jorge...
- Patron, moi je propose, c'est tout.
- Quoi ?
- Et si on demandait à Jacqueline et Rosalie d'en faire autant ? Enfin, de se découvrir un peu et de présenter des plateaux de fruits ? Comme sur la toile, je veux dire. Succès assuré patron !
- Non, mais je rêve ! Tu imagines les seins de tes collègues qui ont la cinquantaine ? Tu veux faire fuir la clientèle, c'est ça ?
- Ben, patron, c'est leur rayon, les fruits ! Mais j'y pense : et votre épouse ? Je trouve qu'il y a une certaine ressemblance avec la femme du tableau, celle de gauche.
- Jorge, tu pousses le bouchon un peu loin. Mais après tout, ton idée n'est pas si mauvaise. S'il le faut, on va engager des hôtesses. Allez. Au boulot !
Il me semblait avoir mis les cinq mots exigés en gras ?
RépondreSupprimerBon : les voici : George - galère - galon (avec une faute d'ailleurs :-( ) - orangée - égaler.
le mot que je préfère c'est orangée
RépondreSupprimerbien trouvé
un peu bien obligé de regarder les mots en consigne
imposée
mathématique, plusse bien en gras, stabylotés, bon...
mais le texte j'aime
Jorge respecte la non redondance en lettrines
et j'en suis aise
mais il aurait pu bien du coup être une femme... femme,
au plateau de fruits
femme conducteur d'autobus,
porte des halles, vendeuse aux puces,
qu'on a envie d'appeler Jorge
mais qu'on aime bien sans soutien-gorge...
:)
A E E O R J G L N L donc le e deux fois possible, lui, mais jorge j'adore
Je vois que mon Jorge t'a plu Cavalier ! Que veux-tu, j'ai fait avec les moyens du bord. Mais qui te dit que Jorge n'est pas une femme ? ;-)
SupprimerJorge Sende ? ;-)
Supprimersavoureuse mise en scène, dis moi, as-tu voulu parodier ça : https://www.youtube.com/watch?v=g6PmP8gLYfs
RépondreSupprimerMerci Emma ! Alala, j'étais mal avec cette consigne, alors...;-)
SupprimerAh, ben, voilà qu'on est en plein dans le contemporain, la pub raccoleuse, bien vu !
RépondreSupprimerCette consigne m'a aussi mis en difficulté, j'ai même bien failli abandonner...
Mon ignorance est crasse en matière de peinture JCP. Il m'a fallu trouver un angle. ;-)
SupprimerAh la la ! J'ai connu des Madames de 50 ans avec des poitrines de rêve, même qu'en se penchant d'un peu trop près on aurait pu se crever un œil !
RépondreSupprimerTout à fait Andiamo ! Ce n'est pas moi qui vais dire le contraire. :-)
SupprimerMais comme je le disais à Annick, les hommes etc...etc...
J'ai beaucoup aimé sauf à la fin ... pas de panique, ça doit être la police des moeurs qui se réveille en moi !! ;-)
RépondreSupprimerQue veux-tu Annick : les hommes seront toujours un peu machos. Ils n'y peuvent rien. ;-) OK, je sors...
SupprimerIls finiront bien par trouver une bonne poire pour le racolage!
RépondreSupprimerCe n'est pas de notre faute si la loi nous oblige à contempler cinq fruits et légumes par jour et si la fruitière est avenante ! On pourrait nous forcer aussi à regarder des scoubidous... ! Vous imaginez ? Moi non plus je ne rêve pas de cela la nuit ! ;-)
RépondreSupprimerHa ! Ha ! La rencontre publicitaire de Monet est plutôt brutale. Mais après tout, la crémière de Veermer vend bien des yaourts !
RépondreSupprimerQu'est ce qu'ils ont les seins des femmes de cinquante ans ? lol
RépondreSupprimerIl veut ma photo le patron ? ha ha !
¸¸.•*¨*• ☆
Portrait réaliste d'un patron inculte et odieux. Ah ça m'a plu ça !
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