A vot' bon cœur !
Mes chers amis.
Étant dans le complet
dénuement, je me vois contrainte aujourd'hui de faire appel à votre
générosité.
Voici les faits. Comme
vous le savez sans doute, j'étais, avec mon amie Josette, femme de
chambre de la vieille comtesse Roumanov à Moscou. Plus par
espièglerie que par désir de briller, Josette et moi subtilisions
souvent des bristols à la comtesse et nous rendions aux réceptions
du comte Krapov
dont les largesses
étaient connues dans toute la Russie.
Nous nous servions dans
les armoires largement pourvues de la comtesse et grâce au talent de
couturière de Josette, ajustions les robes et vêtements d'apparat à
nos mesures. Fréquentant le grand monde, nous n'avions nulle peine à
faire illusion en ce qui concerne les bonnes manières. Bien que
Josette ait quelquefois failli nous faire prendre par ses écarts de
langage.
J'ai rencontré, au cours
d'une soirée la nièce du comte, Célestine de Beauregard qui
revenait des Indes, accompagnée par son chevalier servant, le
maharadja de Jaipur. J'ai surpris une conversation entre la jeune
fille et sa cousine Tisseuse. Célestine se plaisait à raconter à
Tisseuse que pour occuper les longues journées au palais du prince
hindou, elle s'était mise à écrire. Elle a ouvert un splendide
coffret écritoire en marocain fauve et or et en a extrait des
feuillets couverts d'une écriture élégante. Elles pouffaient
toutes les deux en lisant certaines pages.
Mademoiselle fut prise
soudain d'un malaise et on la transporta au coin d'une cheminée où
flambait un énorme feu de bois. Je ne pus résister et me saisis de
l'écritoire abandonné sur une console de marbre. J'étais curieuse
de connaître les motifs d'hilarité des deux jeunes filles. Je fus
dérangée par l'arrivée inopinée de JPC qui furetait partout comme
à son habitude. On le disait espion au service du Tsar.
Je glissais rapidement un
feuillet dans ma manche et reposais vivement le coffret à sa place.
Plus tard, je lus avidement le document et découvris qu'il
contenait, alignées les unes au-dessous des autres quantité d'idées
pouvant facilement faire l'objet d'un roman.
Un projet un peu fou
commença alors à germer dans ma tête. Je me mis à écrire en
m'inspirant de ces sources. Mais des évènements graves nous
obligèrent à rentrer en France avec tous les aristocrates fuyant
les rouges.
La vieille comtesse
préféra rester à Moscou et Josette et moi dûmes chercher du
travail à Paris. Les temps étaient durs et nous manquions d'argent.
Je songeais alors à mon manuscrit et le portais à une maison
d'édition, les Impromptus Littéraires.
Le roman fut publié et
remporta un certain succès. Je ne sais comment Célestine de
Beauregard - qui vivait chichement, son Maharadja l'ayant quittée -
lut l'ouvrage et reconnut sa patte. Voyant là l'occasion de gagner
de l'argent, elle ne trouva rien de mieux que de m'intenter un
procès. Que j'ai perdu bien entendu, Mademoiselle ayant beaucoup de
relations.
Ce coup d'éclat m'a
quand même coûté un bras, chers amis : 300 000 francs que je dois
à Mademoiselle de Beauregard qui est désormais connue sous son nom
d'auteur : Célestine Troussecotte.
J'ai essayé bien entendu
de joindre toutes les personnes qui fréquentaient les salons du
comte Krapov, la plupart résidant maintenant à Paris. Hélas, ils
sont pratiquement tous désargentés et ne peuvent m'apporter leur
aide. J'ai demandé à Josette de me conduire au comte qu'elle avait
rencontré au volant d'un taxi poussif qu'il chouchoute à grands
renforts de "alorrrs, mon brrrave, toi pas abandonner le comte,
sinon lui meurrrt loin de sa Rrrrussie, pauvrrre moudjik moi devenu.
Vodka pas bonne, borrrtsch pas trrrouver dans rrrestaurant. Moi,
trrrès malheurrreux." Inutile d'insister !
J'espère que vous
comprendrez mon désarroi et me viendrez en aide. Que ceux qui sont
touchés par mes déboires contactent les Impromptus Littéraires et
demandent Lilou ou Vegas ou Tisseuse reconvertie en assistante
d'édition. Merci d'avance chers amis. Je connais votre grandeur
d'âme et suis certaine que vous ne m'abandonnerez pas.
Marité.
Marité.
je pense qu'on pourrait créer un financement collaboratif pour te renflouer en créant une page à ton nom sur KissKissBankBank :)
RépondreSupprimerBingo ! Tisseuse, tu as trouvé la solution mais il n'y a pas beaucoup de répondant à nos sollicitations ! :-)
SupprimerMort de rire à nouveau ! Je voudrais bien t'aider mais le problème est le suivant : où trouver des francs dans la zone monétaire de l'euro et quelle machine à remonter dans le temps peut nous amener à toi en 1925 ? ;-)
RépondreSupprimerP.S. On ne pourra pas dire que toi et moi ne fournissons pas de pistes susceptibles de transformer ce feuilleton en roman ! Bon week-end, Marité ! ;-)
Merci Joe ! Bon dimanche à toi aussi ! :-)
SupprimerAh la gredine ! Je crois que je la connais je l'appelle Célestoche belles châsses, forcément toi et moi ne fréquentons pas le même monde, toi c'est Danieli et Lido, moi c'est Balajo et Mikado !
RépondreSupprimerMais je ne suis pas une donneuse et Célestoche belles châsses je ne la balancerai pas ! ];-D
J' ai des infos à ce sujet, vu que je suis un yaca de la Répression du Banditisme. Donnez rien, Marité est fichée !;o)
SupprimerCeci dit ... Célestine, ça fait combien de temps que vous n' avez pas lu un de ces textes ? Boon ... je lâche l' affaire, elle est en zonzon avec toute sa bande. Voila !;o)
Supprimerenfin un épisode où ma majesté
RépondreSupprimerapparaît enfin
moi chevalier servant, le maharadja de Jaipur
parti courir le guilledou avec une danseuse étoile
à peine étoilée
je dis que cette série me fait bien rire
mais je me demande bien si elle aura une suite...
Ah ! Cavalier, on verra. Il ne faudrait pas non plus agacer les autres. Moi, ça me va très bien parce que je m'amuse mais je ne suis pas seule ici ! ;-)
Supprimerc'est bien ce que nous voulions dire... :)
RépondreSupprimer