À Mimine rayée, petite chatte perdue.
Tout avait bien commencé pour elle : une mère toute
blanche et surdouée, qui savait ouvrir les portes et se promener sur le bord
des fenêtres sans tomber… (Juste une fois, mais c’est une autre
histoire) ; une bonne ambiance à la maison, des patrons affectueux, (un
petit garçon en particulier qui en avait fait sa copine de jeux.) Tout allait
bien pour elle : on savait bien qu’elle ne serait pas aussi débrouillarde
que sa mère, un peu moins sociable aussi, mais pas du tout agressive. À vrai
dire, en y réfléchissant bien, on avait souvent pensé aussi qu’elle était un
peu arriérée, ou un peu autiste.
Quand le moment des grands déplacements des vacances est
arrivé, il a fallu prévoir un voyage pour deux chats, en voiture, comme nous le
faisions chaque été. (En réalité pour deux chattes et un chaton de trois
semaines, né entretemps, et après la chute de sa mère, la chatte blanche qui ne
tombait (presque) jamais.
Deux paniers, de l’eau, des croquettes…toute une
organisation. Ce qui devait arriver arriva : lors d’une halte, on a ouvert
les paniers, pour voir comment ces dames supportaient le voyage : on était
dans un petit bois, frais et plein de chants d’oiseaux, on n’imaginait pas le
drame à venir. Et puis elles avaient peut-être soif. Comme nous.
La mimine rayée a été plus rapide qu’un éclair. Aucun de
nous n’a pu reconstituer sa fuite : elle est sortie par une portière à
peine entrouverte, par une vitre à peine baissée, on ne sait pas. Et on n’a
jamais plus revu sa belle fourrure rayée tricolore.
La détresse de mes fils a été énorme. Et ce dont je me
souviens, c’est de nos efforts pour l’appeler, de toute cette culpabilité qui
nous est tombée dessus : comment allait-elle survivre sans nous, elle qui
était si peu sociable, incapable de s’approcher d’une habitation, n’ayant
jamais su chasser de sa vie…
On est restés une heure dans ce bois. Dans la voiture
(fermée), sa mère blanche, paisiblement, s’occupait de son chaton. Elle avait,
je le savais, la compréhension plus ou moins globale de ce qu’était un voyage.
Pas sa fille.
Au retour, un mois plus tard, croyant aux miracles, nous
nous sommes arrêtés au même endroit. On a encore appelé. Une grosse détresse
pour tous. J’y pense encore.
trite histoire mais je suis sûre qu'elle a été trouvée et adoptée...
RépondreSupprimeravec le sourire
Moi aussi je pensais que ma chatte ne savait pas chasser. C'est en retrouvant un carnage d'oiseaux que j'ai compris mon erreur. Malgré toute notre affection ces petites betes s'adaptent à la vie errante.
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