Les femmes célèbres
Il
est des pseudos-journalistes qui entretiennent la polémique avec leurs articles ;
ils croient faire le grand buzz sur le net ; et dire qu’ils font manger
leur famille en écrivant ces merdes. J’ai lu récemment un article si con, si
énorme, qu’il fallait que je le relate ici :
« De
Diane de Poitiers à Françoise Dolto, de la Comtesse de Ségur à Dalida, de
Cesaria Evora à Maria Callas… Les rues de Paris honorent bien des femmes du
monde entier. Mais comparé aux personnalités masculines, leur poids paraît
hélas très faible. Selon notre décompte, réalisé à l'occasion de la journée
internationale des droits des femmes, mardi 8 mars, seules 247
femmes sont mises à l'honneur dans les artères de la capitale, quand 3 156
hommes ont donné leur nom à une rue, une impasse, une avenue ou un
boulevard. Rapporté au nombre total des rues de Paris, cela signifie que
seules 4% d'entre elles portent le nom d'une femme… »
Mes
amis, réagissons au premier degré ! Période de parité obligatoire, avouez
que c’est franchement un scandale ! Il faut vite réparer cette insupportable
lacune ; trouvons des femmes célèbres à la hauteur des plaques émaillées qu’elles
méritent aux coins des rues ! Boutons Victor Hugo, déboulonnons de Gaulle,
abattons Apollinaire ! Jetons aux oubliettes, Bloom, Descartes, Musset,
Poincaré, Molière et ses Femmes Savantes puisqu’elles sont devenues
célèbres !
Rebaptisons
nos rues ! Ici, je vois bien le boulevard Annie Cordy, la place Yvette
Horner, la rue Jane Birkin, l’impasse Chantal Goya, le parc Brigitte Lahaie,
Marie Laforêt, voire Janis Joplin ; elles nous ont toutes fait rêver,
chacune à leur façon.
Là,
le Musée scientifique Kim, la brune pulpeuse issue de la télé-réalité Les Marseillais !
Celle avec un muscle et deux cerveaux 95d, celle qui pense et soutient
qu’on a deux lunes : une pour la France et l’autre pour le reste du
monde ! Elle est célèbre ! Elle a aussi droit à sa plaque.
Il
faut aussi penser au tourisme. Le péquin japonais en pleine randonnée,
qui cherche un petit resto, retrouvera plus vite la rue Brigitte Bardot que
celle du général Magnan ; tout de suite, il fera ses associations d’idées
avec le petit magasin qui vend des sous-vêtements affriolants à l’entrée
de la rue et il en achètera peut-être ! Tandis qu’avec Magnan… C’est comme
en politique ; quand on force la parité, il n’y a plus bien grand monde
pour assurer correctement la fonction. Alors, certaines femmes auront droit à
leurs inscriptions en or dans l’impasse, le boulevard, la place, le square. Avant,
les rues étaient nommées avec le courage, le sacrifice, le patriotisme ; aujourd’hui,
tout ça, c’est révolu ; il faut vivre avec son temps.
Remplaçons
les faits d’armes par l’effet de charme ! La vieille gare du Nord par la
gare Clara Morgane ! Le pont Mirabeau par le pont Mirabelle ! Le Parc
Montsouris par le Parc Ma Souris ! La rue Marceau par la rue Marcelle, le
quartier du Marais par le quartier Sophie Desmarets, la rue Diderot par la rue Bachelot !...
Quelques
aigrefins ont portant réagi sur le site ; je cite : « Et
pourtant dans certaines rues de Paris, ce n’est pas les femmes qui manquaient
le soir sous les réverbères… » « Elles ont déjà tous les noms
d’ouragans et de tempêtes... peuvent pas tout avoir...!!! Ceci dit, il y a une
similitude entre les femmes et les ouragans... Quand elles arrivent, elles sont
chaudes et humides, et quand elles repartent, c'est avec le toit et les
murs... »
Evidemment,
on pourrait décorer nos plus belles rues avec des : *Valentina Terechkova,
*Touria Chaoui, *Germaine Poinso-Chapuis, *Madeleine Cormier, mais qui les
connaît à part le livre des records ?...
Il
faut des noms modernes que tout le monde connaît. Rien de pire que d’être perdu
dans une ville avec des noms de rues qu’on ne connaît pas !... A la place
de la rue Lamarck : une athlète ! Pourquoi pas, Christine
Arron, quand on a transpiré pour monter
au Sacré Cœur ! Le boulevard
Isabelle Adjani, ça fait tout de suite plus convivial que Kellermann ; il
nous revient en tête, La Reine Margot, Camille Claudel, L’Histoire d’Adèle
H ; on est moins dépaysé.
Et
dans les dictionnaires des noms propres ?! C’est pire ! Rétablissons
la parité ! Rendons à Rosalie ce qui appartient à César et à la femme, la
place qu’elle mérite dans notre société d’aujourd’hui ! Devant Jacques Chazot,
on mettra Claire Chazal, la rapporteuse émérite de tout ce que lui dit le
prompteur ! Entre pluie et soleil, Evelyne Dhéliat, et sa science du temps
qu’il aurait dû faire ! Ségolène Royal, ministre multicartes, entre les
sacs plastiques et les centrales nucléaires... Mimi Maty, entre deux grands
hommes : Matisse et Mauriac !
J’en
ai approché, des femmes célèbres qui mériteraient de ne pas être connues.
Militantes féministes, arrivistes et magouilleuses, elles œuvrent pour leurs seuls obscurs desseins, et se
faire marcher sur la gueule par des talons pointus, ça fait plus mal qu’une
paire de semelles en cuir. Et pourquoi pas, l’impasse Anne Lauvergeon ?...
Bientôt,
comme les hommes cupides, il y aura des femmes milliardaires, mais cela ne
changera en rien la condition humaine. Le dénivelé s’estompe ; l’égalité
double les malhonnêtes, les indélicats, les corrompus, les sans-cœur ;
homme ou femme, l’ambition corrode la Sagesse.
Aujourd’hui,
les municipalités hypocrites jouent la souplesse ; ils renomment
leurs rues avec des fleurs, des oiseaux, des fruits. Pour entretenir la
controverse, des cons de journaleux pourraient nous recenser plus de
coquelicots que d’églantines, de chardonnerets que de mésanges, d’amandes que
de cerises…
Je
connais des femmes qui aimeraient être moins libérées que tout ce que les
féministes ont obtenu. C’est la guerre déclarée ; cette pseudo-égalité des
sexes a placé les hommes et les femmes sur un terrain de compétition dénué
de toute galanterie, de tout Amour, de toute humanité. Ces femmes en souffrent,
elles se retrouvent seules, perdues dans ce monde sans pardon, sans appel,
à cause de ces suffragettes exaltées, celles qui meublent les premières pages
des magazines people avec leurs sourires de première de la classe. Si le
pouvoir est masculin, l’ambition est reine. C’est du pain béni pour ces médias
sans scrupules ; ils arguent à la réussite de l’une et de l’autre en
occultant tous les dommages collatéraux : mômes, foyer, couple, etc. Aujourd’hui,
les parents ne sont plus les modèles de leurs enfants…
Pourtant,
il y en a plein, des femmes bien, même extraordinaires ; elles n’ont pas
attendu une guerre pour être courageuses ; dans l’ombre, elles le sont
tous les jours ; elles tiennent la baraque. Entre les gosses, le mari, le
boulot, la maison, c’est la course ; elles sont tout à la fois,
mères, employées, femmes, maîtresses, cuisinières, réparatrices de bobos,
confidentes, etc ; celles-là ne réclament pas leur nom sur un coin de mur
indicateur. Comme la tombe du Soldat Inconnu, il faudrait à la femme, un podium
éternel pour entretenir sa flamme d’héroïne ; ce serait une
reconnaissance officielle et naturelle qui honorerait son dévouement indiscutable.
Alors, ce petit journaleux, avec son article et ces quatre pour cent, c’est
juste pour mettre de l’huile sur le feu, entretenir cette guéguerre sexiste,
dans un monde où plus personne ne connaît sa véritable place.
Valentina
Terechkova : Première femme à être allée dans l’espace.
Touria
Chaoui : Première femme marocaine à avoir piloté un avion. Assassinée à 19
ans devant le domicile familial.
Germaine
Poinso-Chapuis : Première femme ministre dans l’histoire de la République.
Madeleine
Cormier : Résistante déportée deuxième guerre mondiale.
Quel réquisitoire!
RépondreSupprimerCertains paragraphes m'ont bien fait rire,
Mais j'ai surtout apprécié le dernier, même s' il est souvent resservi, il sonne juste...il sonne la fin de....ou le début de....
Bravo pour ce plaidoyer !
RépondreSupprimerJ'aime ta définition de l'ouragan...
Excellent, drôle et grave.
RépondreSupprimerLes ouragans sont bien trouvées et metter Chazot derrière Chazal va savoir si c'est judicieux mais ça m'a fait marrer. :D
un bel hommage aux femmes de tout bord, avec humour évidemment et aussi avec raison !
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