Les catastrophes sereines
XII
Ce soir-là, elle comprit que ce serait leur dernière défaite.
Une tierce s’était invitée un peu trop bruyamment dans le duo.
Elle se leva, quitta les chœurs dissonants de cette énième et pitoyable tentative d’en tirer la moindre harmonie. Elle déposa sereinement l’alliance sur le petit mot qui avait jailli quand le chagrin s’était envolé sur l’oblique des sentiments. Quelques mots simples mais si difficiles à saisir qu’ils s’étaient longtemps cachés dans ce qui restait des plis soyeux de la camisole de farce qu’était devenu leur couple : « À ne plus pouvoir te dire que je ne pourrai jamais combler les vides qui te font souffrir au point qu’il t’est plus facile de m’y précipiter, je te souhaite une belle suite avant de m’y perdre. J’ai la certitude que tu te sentiras plus libre que tu ne l’es déjà si je laisse ici ton nom. Dans ma main, il risquerait de te laisser enchaîné à la douceur des souvenirs qui ne manqueront pas de venir nous visiter. »
Dehors, la nuit veloutait son outremer. La nuit s’était partagée entre une pluie d’abord incertaine et un orage sourd, puissant mais salvateur, laissant place à un calme assourdissant dans lequel s’épanouissait gentiment la nouvelle aube. Pour la première fois depuis longtemps, elle ne se levait pas frappée au coin des doutes.
très joli texte où tu as mêlé les titres du thème et une histoire finissante, sereine et poétique ... j'aime beaucoup !
RépondreSupprimerLa nuit veloutait son outre-mer... Un bonheur. Pareil que l'Arpenteur!
RépondreSupprimerdes mots si sereins pour trouver la volonté de rompre. Très beau texte
RépondreSupprimerUn AOC grand cru ! Oui je sais on a dû te la faire dix fois mais c'est sincère.
RépondreSupprimerje suis éblouie par ce texte.
Bises célestes
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