Tout était en
déséquilibre. Absolument tout. Un déséquilibre complet, absolu, impensable mais
qui tenait, ça ne s’écroulait pas, comme si Newton avait perdu ses pouvoirs et
c’était exactement ça, le truc !
Il ne fallait
pas que ça tombe. Que ça tangue, oui mais pas que ça s’écroule. Les gens tout autour
se retenaient de respirer comme si le fait de laisser l’air s’échapper de leurs
poumons allait menacer le fragile équilibre et tout faire dégringoler.
Ça nous avait
pris deux trois ans de nos vies pour en arriver à ce résultat. Ça nous était
venu à un moment de nos vies où nous n’y croyions plus. Nous n’étions pas loin
de renoncer, nous en étions même très proche, un souffle, nous allions nous
dire adieu et poursuivre nos routes chacun de notre côté comme ça arrive à des
milliers de couples et puis un matin, comme un dernier sursaut, comme une
ultime tentative nous nous sommes parlés et nous nous sommes dits qu’il serait
quand même très bête d’avoir fait tout ce chemin ensemble pour que ça aboutisse
à un constat sinistre d’un échec douloureux, à une séparation définitive, à une
rupture qui laisserait sans aucun doute des traces terriblement profondes en
chacun de nous.
On s’était
demandé stop ou encore, tout simplement. On avait choisi encore et comme on ne
savait faire que ça, on s’était trouvé un projet et on avait monté ce numéro.
C’est elle qui en avait eu l’idée.
Il était
devenu une métaphore de notre vie de couple. Et sans doute celle de tout ce qui
va par deux. Un équilibre fragile, sans arrêt menacé, toujours prêt à
s’effondrer, sur un fil tenu, si fin qu’on ne le voyait presque plus, à force
et pour l’instant ÇA tenait. On avait entassé en pile tout ce qu’on peut
trouver dans une cuisine. Table, chaises, four, piles d’assiettes etc
On avait fait
de nos difficultés de couple un numéro de cirque extraordinaire et les gens
payaient en masse pour nous voir tenter de régler ça à l’amiable. On s’était
pour ainsi dire mis d’accord sur nos différends ce qui semblait un pas
important. Vers quoi ? Nous ne le savions pas mais nous avions un peu de
temps devant nous.
Le jour où ce
formidable équilibre se brisera tout s’écroulera. Aucun des deux ne voulait,
pour l’instant, lâcher l’affaire. Ça durera ce que ça durera. Espérons au moins
la durée du contrat signé si nous faisions preuve d’un peu d’intelligence et de
bon sens…
Surtout celui
de l’équilibre.
Un sacré numéro d'équilibristes... enfin tout ça c'est votre cuisine après tout :)
RépondreSupprimerSi tout le monde prenait ses difficultés de couples avec autant d'humour...
RépondreSupprimerFaire payer pour s'envoyer des assiettes à la figure, il fallait y penser ! ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
Difficile vie de couple sur la corde raide - et sans filet.
RépondreSupprimerc'est une jolie métaphore de la difficulté de vivre à 2 !
RépondreSupprimerquelle belle idée de métaphorer la vie à deux en numéro d'équilibriste ! j'ai beaucoup aimé !!
RépondreSupprimerUne autre manière de décrire un équilibre fragile !
RépondreSupprimerMerci à vous. Oui, réussir ça me semble être un sacré numéro et parfois un peu le cirque!
RépondreSupprimerOui, j'aime beaucoup cette vie d'équilibriste où on cultive le déséquilibre comme une fleur aux pétales de: je l'aime, un peu, beaucoup, passionnément, etc.
RépondreSupprimer@ Pascal Dupont Merci à vous.
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