marathon d'Albi
Marathon
grognon
Telle une mer de muscle et
les lauriers en tête,
On vit partir la course aux
deux-cent-mille athlètes.
Sous l'appel de la cloche à
la compétition,
Un œil sur le podium de la transpiration,
On s'élance en souplesse. Le
peloton s'étire ;
On souffle ; on souffre. Commence le martyre.
Mais dans la foule en course, un cri soudain s'élève :
"- Si grande est la fatigue, la renommée est brève,
Objet de cette course aux douleurs de la marche ;
Courons tous au podium et renversons ses marches,
Mausolée des médias !... Cruelle randonnée
A fort dénivelé - pour un peu
de monnaie !"
Dans la foule à l'arrêt un grand frisson s'élève,
On parle on se concerte, le dossard on enlève.
"- Gagner la course est offenser les autres,
Soyons tous des amis, et laissons ces apôtres
Au culte mercantile où triomphe l'argent !"
Poursuivait l'orateur, affichant le talent
Du vendeur de bateaux aux peuples du désert.
La course est oubliée, on respire les airs
De bouffées bien plus douces ; des groupes sympathisent,
On s'allonge sur l'herbe, on sourit à la brise.
Et l'arrivée franchie par ces milliers de pieds
Le fut d'un même pas - sur le large sentier.
Et les alexandrins conviennent à merveille, au rythme de tous les pieds parfumés par l'effort. Jolie prouesse technique et de rimes et de vers, que cette marche avant du marathon grognon !
RépondreSupprimerMerci Anne,
SupprimerPlaf, plaf, plaf, plaf, plaf, plaf....en effet, en voici déjà un plein hémistiche !
Mais les gagnants font plutôt floup, floup, etc....
Bravo! Tous ex-aequo! Ils peuvent toujours courir pour établir un classement :)
RépondreSupprimerQuelqu'un va dire, je le sens : tous ces pieds sur la même ligne ?...
Supprimerah les beaux vers et quelle envolée inattendue moralisatrice et vertueuse !
RépondreSupprimerRien en sert de courir...
Supprimertrès jolis alexandrins, comme un rythme de course romantique pour un poème philosophique !
RépondreSupprimerÇa déboule sec sur le chemin.
SupprimerCe n'est plus une course, c'est une manif !... :)
RépondreSupprimerOn voir bien qu'aux orateurs de talent il demeure des créneaux inexploités....
SupprimerCe texte me rappelle le poème de José Maria de Heredia "Le coureur"
RépondreSupprimerTel que Delphes l'a vu, quand Thymos le suivant, il volait par le stade...
Ah , je l'ai oublié celui-là, je vais ressortir les trophées, tiens (si c'est là).
SupprimerMerci Clémence.