Journée de la femme.
Adèle se leva, referma son ordinateur, le glissa dans sa serviette et empoigna son grand sac. Cette journée de réunion l'avait épuisée. Il fallait être une athlète intellectuelle de haut niveau pour encaisser les coups, répondre aux interrogations et trier les invites.
Elle salua tous ses collègues. Une accolade, une poignée de main chaleureuse ou, au contraire, un regard qui glace de la tête aux pieds.
Alors qu'elle attendait l’ascenseur, son téléphone sonna. Elle ne répondit pas à l'appel.
Celui-ci fut suivi d'un texto :
« Thierry, Jacques et Laurent viennent manger un bout ce soir. Me charge des boissons, toi, le reste. »
- Tu parles de la journée des droits de la femme, gronda-t-elle. Ma place sera encore sur le podium, question boulot !
A l'accueil, elle salua la secrétaire avec qui elle avait lié des liens amicaux et elle prit des nouvelles de son mari souffrant.
Le métro arriva en grondant, elle s'y faufila. Quelques instants plus tard, elle s'installa dans le train pour une heure et demie. Elle aurait le temps de décompresser et de penser au menu du soir.
Elle fut tentée de passer chez le traiteur, mais jouer avec sa batterie de cuisine lui ferait du bien – comme d'habitude ! Blanquette de veau , elle aurait le temps. Elle se cala sur la banquette et laissa son esprit vagabonder. Pas besoin de faire la course !
Blanchir les cubes, napper de sauce crémeuse, carottes en fine julienne , crème brûlée au dessert, ne pas oublier d'assaisonner...Barder ?non, pas pour la blanquette….
Elle fut prise de tremblements, transpira, ses muscles étaient douloureux. Elle fit tourner ses chevilles, elles ne manquaient pas de souplesse. Elle s'apaisa. Elle s'assoupit.
Tout à coup, elle sentit une main sur son épaule. Elle ouvrit les yeux. Devant elle, le contrôleur. Il lui demanda son billet. Elle tendit sa carte, il répondit par une moue.
- Votre carte ne correspond pas à la destination…
- Mais, je fais ce trajet régulièrement….
- Madame, vous avez dépassé de 3 gares….
- Et …
- Bon, je ne vais pas vous pénaliser, mais je vous prie de descendre à l'arrêt suivant.
Il consulta sa tablette et lui annonça qu'elle aurait une correspondance immédiate sur le même quai.
Elle enfila sa veste, rassembla ses affaires et se tint prête. Adieu blanquette Ce n'était pas plus mal ! Avant de descendre du wagon, Adèle envoya un texto : « Imprévu. Serai en retard »
Elle passa d'un train à l'autre. Pas de dénivelé ! L'air frais lui fit du bien, elle se sentait en forme pour la compétition qui s'annonçait ….
Arrivée à destination, elle récupéra sa voiture sur le parking de la gare. Elle prit la direction de la zone commerciale. Elle souriait en pensant à la fin de la soirée.
Elle suivit les conseils du traiteur. Les heures se succéderaient au rythme d 'une randonnée pleine de surprises.
Elle rentra à la maison. L'accueil fut relativement froid. Il lui sembla qu' il avait déjà pris une avance sur l'apéritif. Elle ne fit aucun commentaire et afficha un sourire plein de candeur.
Elle alluma le four et y mit la pièce principale pour finir de la cuire. Elle dressa la table, alluma quelques lampes et bougies pour créer une ambiance aux lumières tamisées.
Elle monta à la salle de bain, fit quelques retouches à son maquillage. Elle descendit sans bruit, alla jusqu'à sa voiture et rentra tout aussi silencieusement.
Les invités arrivèrent.
Elle joua son rôle de maîtresse de maison à la perfection.
Elle fut éblouissante.
Elle reçut, des invités, des louanges pour cette soirée particulièrement réussie.
Laurent souligna un peu lourdement, que son mari était vernis d'avoir une telle perle sous la main.
Il gloussa.
Elle répondit sur un ton enjoué:
- Journée de la femme oblige ! Mais c'est un repas d'adieu !
Il resta bouche bée et tenta de s'en tirer avec une pirouette à l'humour lourd.
Il blêmit lorsqu'il la vit se lever, empoigner son sac et leur faire un signe de la main.
Un silence terrible s'installa lorsque la porte d'entrée claqua.
Adèle se leva, referma son ordinateur, le glissa dans sa serviette et empoigna son grand sac. Cette journée de réunion l'avait épuisée. Il fallait être une athlète intellectuelle de haut niveau pour encaisser les coups, répondre aux interrogations et trier les invites.
Elle salua tous ses collègues. Une accolade, une poignée de main chaleureuse ou, au contraire, un regard qui glace de la tête aux pieds.
Alors qu'elle attendait l’ascenseur, son téléphone sonna. Elle ne répondit pas à l'appel.
Celui-ci fut suivi d'un texto :
« Thierry, Jacques et Laurent viennent manger un bout ce soir. Me charge des boissons, toi, le reste. »
- Tu parles de la journée des droits de la femme, gronda-t-elle. Ma place sera encore sur le podium, question boulot !
A l'accueil, elle salua la secrétaire avec qui elle avait lié des liens amicaux et elle prit des nouvelles de son mari souffrant.
Le métro arriva en grondant, elle s'y faufila. Quelques instants plus tard, elle s'installa dans le train pour une heure et demie. Elle aurait le temps de décompresser et de penser au menu du soir.
Elle fut tentée de passer chez le traiteur, mais jouer avec sa batterie de cuisine lui ferait du bien – comme d'habitude ! Blanquette de veau , elle aurait le temps. Elle se cala sur la banquette et laissa son esprit vagabonder. Pas besoin de faire la course !
Blanchir les cubes, napper de sauce crémeuse, carottes en fine julienne , crème brûlée au dessert, ne pas oublier d'assaisonner...Barder ?non, pas pour la blanquette….
Elle fut prise de tremblements, transpira, ses muscles étaient douloureux. Elle fit tourner ses chevilles, elles ne manquaient pas de souplesse. Elle s'apaisa. Elle s'assoupit.
Tout à coup, elle sentit une main sur son épaule. Elle ouvrit les yeux. Devant elle, le contrôleur. Il lui demanda son billet. Elle tendit sa carte, il répondit par une moue.
- Votre carte ne correspond pas à la destination…
- Mais, je fais ce trajet régulièrement….
- Madame, vous avez dépassé de 3 gares….
- Et …
- Bon, je ne vais pas vous pénaliser, mais je vous prie de descendre à l'arrêt suivant.
Il consulta sa tablette et lui annonça qu'elle aurait une correspondance immédiate sur le même quai.
Elle enfila sa veste, rassembla ses affaires et se tint prête. Adieu blanquette Ce n'était pas plus mal ! Avant de descendre du wagon, Adèle envoya un texto : « Imprévu. Serai en retard »
Elle passa d'un train à l'autre. Pas de dénivelé ! L'air frais lui fit du bien, elle se sentait en forme pour la compétition qui s'annonçait ….
Arrivée à destination, elle récupéra sa voiture sur le parking de la gare. Elle prit la direction de la zone commerciale. Elle souriait en pensant à la fin de la soirée.
Elle suivit les conseils du traiteur. Les heures se succéderaient au rythme d 'une randonnée pleine de surprises.
Elle rentra à la maison. L'accueil fut relativement froid. Il lui sembla qu' il avait déjà pris une avance sur l'apéritif. Elle ne fit aucun commentaire et afficha un sourire plein de candeur.
Elle alluma le four et y mit la pièce principale pour finir de la cuire. Elle dressa la table, alluma quelques lampes et bougies pour créer une ambiance aux lumières tamisées.
Elle monta à la salle de bain, fit quelques retouches à son maquillage. Elle descendit sans bruit, alla jusqu'à sa voiture et rentra tout aussi silencieusement.
Les invités arrivèrent.
Elle joua son rôle de maîtresse de maison à la perfection.
Elle fut éblouissante.
Elle reçut, des invités, des louanges pour cette soirée particulièrement réussie.
Laurent souligna un peu lourdement, que son mari était vernis d'avoir une telle perle sous la main.
Il gloussa.
Elle répondit sur un ton enjoué:
- Journée de la femme oblige ! Mais c'est un repas d'adieu !
Il resta bouche bée et tenta de s'en tirer avec une pirouette à l'humour lourd.
Il blêmit lorsqu'il la vit se lever, empoigner son sac et leur faire un signe de la main.
Un silence terrible s'installa lorsque la porte d'entrée claqua.
Hou là ! Le dessert est rance à ce que je vois! Le pire est de se dire qu'au moins un jour dans sa vie, on a eu la même idée !
RépondreSupprimerIl suffit parfois d'un petit rien pour que de grandes décisions soient prises !
SupprimerNous en avons toutes rêvé, Adèle l'a fait !!! un récit tonique et rondement mené, bravo
RépondreSupprimerMerci Emma ;))
SupprimerMais elle sera là demain, non ?
RépondreSupprimerO.K. Je sors (moi aussi)
Pour toi, oui! Elle sera là demain ...
Supprimertexte liant les deux thèmes, fort réussi et une chute brutale ... il y a toujours un moment de trop plein où les casseroles débordent ... alors claquer la porte est une des solutions :)
RépondreSupprimerMerci, Arpenteur !
SupprimerEffectivement, il arrive un jour où la dernière goutte...
Wow Ce n'était qu'une mauvaise soirée...
RépondreSupprimerL'une près l'autre ?
Mais merde prend ta bagnole !
Ce qu'elle fit...or course !
SupprimerJ'aime bien ce texte; je me vois dans ce mari largué et depuis: divorcé.
RépondreSupprimerAvec humour...une ou un de (pain) perdu...
SupprimerUn repas de noces à l'envers, bien vue la chute !
RépondreSupprimerUne manière originale pour saisir le texte! Un repas de noces à l'envers !
SupprimerC'était un sacré rallye avec une fin qui tue.
RépondreSupprimerUne fin qui tue avec une porte qui claque d'un côté et qui ouvre d'autre horizons.... allez savoir lequel? Peut-être que le prochain thème permettra la suite....
Supprimer