Quand
je m'étire, je deviens féline aux griffes rentrées pour figer de mon regard céruléen et séduire ceux qui passent à ma portée. Puis furtive
souris blanche aux oreilles aux aguets,
traînant dans un grenier de souvenirs enfouis. D'autres fois, quand le poids
d'une journée pénible abat sur moi sa lourde patte, je deviens un gros
hippopotame noyant sa fatigue dans le lit du grand fleuve Limpopo. Je suis
aussi une araignée qui telle une Pénélope tisse patiemment la même toile avec
bonheur, celle des petits gestes quotidiens, des menus plaisirs, des liens
familiers et indispensables.
Tour
à tour éphémère brûlant ses ailes aux becs-de-gaz de la méchanceté ordinaire,
papillon voletant d'âme en âme, colibri insouciant, me voilà tout à coup tortue
bicentenaire quand le vertige insondable du temps m'oblige à arrêter ma course
vaine.
A
force de cultiver les baies juteuses du bonheur de vivre, à force de sentir
couler sur mes lèvres leur goût suret, je deviens otarie sortant de l'eau,
tellement lisse et brillante que le mauvais glisse sur moi sans m'atteindre en
gerbe de gouttelettes glacées. Je couve mes poussins comme une faisane, mais je
rêve de partir comme un canard sauvage vers des contrées inconnues, le vent
ivre fouettant mes ailes, le cœur éclatant d'un air trop neuf. Je gambade, je
sautille, j'ondule, je vole, je rugis, je roucoule.
Et
comme un éléphant, à l'heure de ma mort, je voudrais n'avoir rien oublié.
Si tu avais été le renard, tu aurais eu le loisir de rencontrer le renard du désert, et tu lui aurais appris que l'essentiel était invisible pour les yeux.
RépondreSupprimer...pardon, tu aurais rencontré le petit prince!
RépondreSupprimerje suis parfois renard aussi, qui n'aime pas se laisser attraper facilement, mais que l'on a besoin d'apprivoiser lentement...
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On avait dit UN animal ! C'est quoi l'animal à multiples facettes? Le Célestin ?
RépondreSupprimerJ'ai droit à combien de coups de règles sur les doigts ?
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Record de mimétisme battu.
RépondreSupprimerJ'aime le regard étonné des lémuriens.
Je suis multi-facettes, un drôle d'animal, en somme...
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Y'a le caméléon qui change de couleur...au fil de ses déplacements...et puis le Célestin qui change de forme animale...au gré de ses humeurs !
RépondreSupprimerPour quoi LE Célestin ? Pourquoi pas LA Célestine, comme LA girafe ou LA gazelle?
SupprimerJe revendique ma féminité, na !
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C'est un elfe enfant ?
RépondreSupprimerJe me trompe pardon !
Muahaha ! Bien vu, tu n'es pachyderme que tu en as l'air !
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Merveilleux! Etre à soi seule un jardin zoologique, quel rêve! Et tu rêves très bien Célestine! :)
RépondreSupprimerMerci Lorraine. Le rêve est un peu ma spécialité...
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C'est un joli moyen de détourner le thème tout en l'enfourchant à califourchon. Bravo Célestine.
RépondreSupprimerEnfourcher les rêves à califourchon, jolie image, Anne !
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J'ai bien aimé cette façon originale de traiter - ou détourner - la consigne en se mettant dans la peau d'animaux différents. Très réussi.
RépondreSupprimerEt tellement vrai...
SupprimerOn a tous en nous quelque chose des animaux...
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Une journée dans le bestiaire enchanté du quotidien. Ingénieux !
RépondreSupprimerEnchanté, oui...pas à cent pour cent, il y a des fois où on est pris pour des pigeons, surtout par les zoms politiks !
SupprimerMais je te remercie, Claudie
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Sous ton aile (de colombe?) tu abrites un monde animal aux multiples grâces, aux silhouettes étranges, qui vivent fugitivement leur vie rêvée. C'est un texte superbe qui m'a emportée au Jardin d'Eden.
RépondreSupprimerComme c'est joli ce que tu dis, Lorraine.
SupprimerMerci beaucoup pour ces mots enchantés.
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