Rupture à la sauce anglaise
Un
sang de glace nappe mes veines et blanchit mon visage :
Lié à Julienne
depuis tant d'années, la crème des
ménagères qui toujours sut cuire et assaisonner à perfection, la voici
qu'aujourd'hui, barda valise en
mains, elle me quitte à jamais - pour d'obscures raisons !
Et me voici ce soir, accoudé à la rambarde du vieux
pont, le regard éteint figé sur l'écoulement sans fin des eaux de la Tamise...
Prêt à plonger pour l'éternité dans les eaux grises,
où miasmes et excrétions de millions de personnes à l'incertain microbe
infusent, la triste vérité soudain me saute aux yeux : je nage à perfection -
et ne peux désapprendre !
Alors, la rage au cœur et l'insulte à l'aquatique mort
qui se refuse à mon envie, je retrouve ma pauvre mansarde ; et tout soudain,
d'un rire clair se brise la maussade adversité :
Je barde et
je cuis, je tamise et j'assaisonne
une méchante crème, je touille
aussi - ça c'est nouveau - et, sur la nappe
blanche où déjà baigne à la glace un joyeux "Single
malt", je lève mon verre aux liens
brisés avec une Julienne qui, je
vous le dis tout net : laissait bien trop de pierres aux lentilles - et ma
dentition s'en réjouit !
Une de brûlée, dix de mitonnées...
RépondreSupprimer¸¸.•*¨*• ☆
Bien vu, et merci pour ton humour !
SupprimerPourtant les eaux de la Tamise sont bonnes, certains puristes en mettent même dans leur whisky :)
RépondreSupprimerEn vérité ?
SupprimerComme l'eau de la source du Dragon pour le Long Jing, grand cru chinois de thé vert ?
Intéressant, je me renseigne mieux !
(J'aime assez ce breuvage, sans dénigrer l'Armagnac de Cyrano bien sûr)
les inversions de place de l'adjectif donnent un petit ton original
Supprimer"l'aquatique mort, maussade adversité,incertain microbe"... la cuisine anglaise n'est certes pas réputée, mais de là à préférer une aquatique mort, comme ailleurs on se purifie dans la pollution rituelle du Gange ??? il y a quelques années parait il, l'eau de Londres était si chargée, pas de microbes, mais de médocs, qu'elle avait carrément des propriétés contraceptives
Ah, c'est ce que disait Végas, j'étais pas au courant de cette eau miraculeuse...
SupprimerMerci Emma.
Court, bref, nickel, comme les dents après le brossage des pierres aux lentilles.
RépondreSupprimerLe coup des lentilles, je l'ai piqué à Brassens...
Supprimerclin d'œil au grand Georges et une histoire d'amour tranchée, émincée, assaisonnée et accompagnée d'un single malt, sans doute fort tourbé :o))
RépondreSupprimerJ'apprécie aussi le "Single malt tourbé" !
SupprimerJ'aime bien le touille, ratatouille !
RépondreSupprimerAh, oui, "touiller" aurait pu figurer dans la liste des mots "obligés"...
SupprimerJ'aime bien. :)
RépondreSupprimerMerci Charles.
SupprimerUn texte bref qui fait écho aux mésaventures de Fred...decidement, les Juliette n'ont pas bonne presse en vos cœurs. ...Pauvres Roméo.....
RépondreSupprimerPauvre Roméo, Juliette paartie...
SupprimerVrai Fred en parle aussi, c'est peut-être la même.