mardi 15 mars 2016

Réjanie - Animal

Skippy

C'était le 22 juillet 2000.

Lors d’une visite à la SPA du coin, un habitant se démarquait. Contrairement à son compagnon de cellule qui sautait joyeusement en disant haut et fort « adoptez-moi ♪♫ !!! adoptez-moi ♫♪ », lui ne demandait rien. Tout apeuré, tête basse et regard fuyant il se cachait au fond du box.

Pourquoi, est-ce lui que j’ai choisi spécialement ? Tout simplement parce que mon côté défenseuse de l’orphelin et de l’opprimé est immédiatement remonté à la surface. Je suis donc repartie le jour-même avec « 508 croisé griffon », équipée d’un collier, une laisse et un sac de croquettes.

Arrivé à la maison, il était tellement content qu’il sautillait de partout. L’appeler « Skippy » a été une évidence ! Cependant, au bout d’une paire de jours, j’étais angoissée car il n’avait pas touché à sa gamelle…

Troisième jour, n’y tenant plus, ouste ! visite chez le vétérinaire auquel, j’explique mon angoisse. Il l’a ausculté et après un examen soigné m’a appris qu’il avait environ 18 mois, était cafi de tiques, avait un tatouage illisible, était en très bonne santé et allait me faire du cinéma pour la nourriture car il testait ma résistance… et que surtout, je devais tenir bon ne rien lui donner d’autre. J’ai tenu bon et au bout du cinquième jour, il a trié ses croquettes et a mangé celles qu’il aimait, le bras de fer était terminé, c’était moi l’alpha de la meute.

Au fil du temps, pépère a pris sa place à la maison, et a révélé sa véritable personnalité.

Ses poils ras se sont avérés avoir été rasés … il avait en fait une belle toison toujours emmêlée et mal odorante à souhait car il détestait être lavé et coiffé et j’ai toujours respecté jusqu’à la limite du supportable ses « goûts »

Il avait un petit appétit se rationnait tout seul sans aucun problème et en plus il était difficile, n’aimait qu’une marque de croquettes, ne mangeait ni pain, ni riz, ni pâtes… Aimait la saucisse si elle était « bio » et les biscuits s’ils étaient pur beurre … Bref, plein de petits caprices alimentaires qui me faisait bien rire en voyant la tête de personnes de bonnes volontés, pour lui plaire, voir leurs efforts « méprisés »

La peur panique du balai à son arrivée s’est transformé peu à peu en véritable indifférence… jusqu’à être obligée de le pousser avec. Monsieur, ne prenait même plus la peine de bouger lorsque je passais à sa hauteur.

Il respectait les petits chien mais cherchait noise aux gros tout en se cachant derrière l’ air de leur dire, « vas-y !!! affronte-là si tu oses … ». Il m’a mis dans de sacrées situations l’animal ! car … j’ai peur des chiens !!! A côté de ça, il était la discrétion même sur patte, se glissant sous mon siège ou à mes pieds et ne bougeant pas d’un cil tant que je ne bougeais pas moi-même.

Le pompon, c’est qu’il ne supportait pas de rester seul et se mettait à hurler sans discontinuer dès que l’on fermait la porte derrière lui. Conclusion il a fallu lui trouver une nounou à temps plein pour mettre au repos les oreilles des voisins.

Nous avons partagé quatorze années d’une vie sans nuage. Il a été d’une fidélité exemplaire et l’être apeuré qui a fait ses premiers pas dans son nouveau chez lui est devenu mon ombre fidèle, sûr de lui, quoique pas téméraire pour un sou.

Puis d’un seul coup, la vieillesse l’a affaibli à la vitesse de l’éclair. Pour lui éviter des souffrances permanentes, le 3 avril 2014, je l’ai fait euthanasier. Il s’est endormi confiant dans mes bras et notre histoire s’est arrêtée là.

A ce jour, je n’ai pas eu envie de le remplacer, car « faire son deuil » de quel type qu’il soit, prend du temps. Par ailleurs, j’ai eu le sentiment que nous étions fait l’un pour l’autre … donc difficile de ne pas faire une comparaison « négative » face à d’autres chiens.

6 commentaires:

  1. Ah qu'ils savent se faire aimer... Ce qui m'a aidé à supporter le décès de Milord et bien c'est Neige qui est arrivée dix jours après et c'est un vrai bonheur ! Les chenils regorgent d'être adorables
    avec le sourire

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  2. Finalement "une vie de chien" c'est péjoratif et ça ne veut rien dire!
    Bienvenue aux Impromptus, Réjanie

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  3. Merci de dire si bien le lien si fort qui se tisse entre un "animal" et un humain faits l'un pour l'autre; un lien d'amour dont le souvenir fait mal longtemps, longtemps...
    Bienvenue parmi nous, Réjanie,

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  4. Un très joli hommage que tu rends à ton compagnon à quatre pattes...
    ¸¸.•*¨*• ☆

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  5. On ne l'oublie jamais son premier compagnon. Cependant, un autre malheureux vous attend dans un box oublié : faites-y un tour. C'est ainsi que Rufus est entré dans notre vie après Bilboquet. Et une vie sans Rufus, c'est comme printemps trop ensoleillé : il manquerait quelque chose.

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  6. Très beau témoignage d'amour. Peut-être aujourd'hui un autre chien fait-il partie de votre vie ???? Je l'espère...

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