Oléron, côte
ouest
Bois
flotté
Aux sables en repos que la marée
délaisse
Vient mourir sur la grève une
pièce de bois,
Venue peut-être là de la nef d’un
grand roi
Comme d’un frêle esquif accablé
de vieillesse.
Que tu soies d’un vaisseau de
tant et tant de pièces
Ou du pauvre canot d’un vieux
pêcheur d’anchois,
Que la poudre ou l’écueil aient
eu raison de toi,
Nous diras-tu les émois de ta
prime jeunesse ?
Déjà le flot grondeur sous les
vents revenus
Recouvrait les sables des grands
espaces nus
Lorsqu’une faible voix déclarait
en substance :
- Sachez que je ne fus coque
d’aucun vaisseau,
Mais qu’à ces tristes restes
jadis pendaient des os,
Dit le morceau de bois, - ainsi,
je fus potence.
très joli sonnet aux rimes riches et sonores ... et la chute surprenant et ô combien tranchante !:
RépondreSupprimerOui, en effet - il y aurait eu le bois dont on fait les guillotines, mais c'est moins "romantique"...
SupprimerUne belle chute en effet... au bout du rouleau
RépondreSupprimer"Au bout du rouleau", bravo...j'ai dû réfléchir un peu...
SupprimerUn simple morceau de bois pour inspirer un sonnet... et quelle chute !
RépondreSupprimeravec le sourire
Oui, y a de tout sur ces plages sauvages.
SupprimerLe bois flotté, porteur des mystères d'un passé que vous réussissez à nous transmettre avec sa couleur aussi particulière que vos mots. Bravo.
RépondreSupprimerMerci Anne, si on écoute bien, le bois parle mieux que les gros coquillages où l'on n'entend que la mer...
SupprimerLe contraste entre les envolées poétiques du début du sonnet et la chute est efficace. Bravo !!!
RépondreSupprimerÉlan romantique brisé net, paf !
SupprimerOléron, c'est magnifique ! Je comprends ces vers, tout aussi magnifiques.
RépondreSupprimerL'océan gagne sur la côte ouest, ce sont les restes d'une forêt de pins engloutie...
Supprimermais le sable emporté se dépose derrière la pointe sud est, et la végétation y prospère déjà : "tout se transforme"
Superbes, les trois! Le texte, l'image et la côte Ouest d'Oléron...
RépondreSupprimerMerci Chri,
RépondreSupprimermorceaux de bois échoués sur les plages sauvages..." avez-vous donc une âme ?"
Une introduction royale, une suite populaire, le tout bercé de poésie. Ne vous y trompez pas...la cruauté peut se révéler au détour du chemin...
RépondreSupprimerAprès la lecture de la dernière strophe, je suis remontée vers la photo, y puiser de la douceur et du rêve....
Ce bois flotté est très ....beau
Merci Clémence, toujours inspirants ces morceaux de bois, photographiés en 2010, peut être disparus aujourd'hui - ou remplacés par d'autres. Ils ont ceci d'exceptionnel qu'il s'agit d'une forêt de pins en partie engloutie.
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