Toutes
les photos sont tristes. Elles appartiennent à l’instant et déjà,
elles appartiennent au passé. Elles trahissent une gaîté passagère qui
s’envole à tire-d’aile et dont on ne saura plus rien.
Elles trahissent aussi une inquiétude. Et si je riais à 17 ans dans
cette barque sur le lac en regardant l’objectif, toi, tu épiais ce
sourire. Ton beau profil se découpe sur l’horizon, tes yeux bleus
m’interrogent, mais je ne le vois pas.
Comme nous étions heureux, pourtant ! Si longtemps après, mon cœur se
serre. Nous ne savions pas encore que nous ne nous quitterions plus.
Sauf pour le dernier voyage où tu partis seul, à jamais.
Toutes les photos sont tristes, rescapées d’un autrefois dont on
retrouve soudain les détails : ton col ouvert, tes mains brunes, mes
chaussettes rouges, mes cheveux longs. Des vaguelettes d’argent
clapotaient sous les rames. C’était un jour d’été.
Toutes les photos sont tristes…
"Aquarelle" (Blanche Odin) |
Une photo, c'est une médaille du souvenir et mon album est un bouquet de fleurs multicolores aux parfums intemporels. Je caresse les visages avec le doigt, je les arrose avec mes larmes, je les sèche avec mes rires, et je tourne les pages avec un vrai sourire inaltérable. Je regrette que votre album soit une composition de fleurs de tristesse; la Toussaint est proche, ceci explique peut-être cela.
RépondreSupprimerjolie aquarelle
RépondreSupprimeret joli texte
triste et beau
Beaucoup de nostalgie, oui, Laura. Merci de ta visite et de ton com.
SupprimerUn fragment de temps qui ne reviendra jamais avec des souvenirs accrochés comme des guirlandes...
RépondreSupprimerLes "beaux" souvenirs sont des guirlandes, en effet, cher Vegas. Merci chaleureux,
Supprimertoutes les photos sont des instants volés au temps qui passe et ne revient pas...
RépondreSupprimerOui, Tisseuse, zr nous sommes écartelés entre nos souvenirs et la vie qui continue.
SupprimerBises
un instant figé qui n'existe plus l'instant d'après !
RépondreSupprimeravec le sourire
C'est ce qu'on appelle se souvenir". Et puis,parce qu'il le faut, la vie continue.
SupprimerUn texte touchant, beaucoup de tendresse, très beau...
RépondreSupprimertrès souvent,lorsqu'on reçoit une ancienne photographie, la tendresse submerge.Merci d'y être sensible, Albireo
Supprimeron est pas sérieux quand on a 17 ans, et pourtant c'est le début du voyage de la vie ... texte tendre et émouvant, très émouvant même ...
RépondreSupprimerRimbaud n'avait pas tout à fait tort, mais il est néanmoins des rencontres qui scellent un avenir. Même si on ne le sait pas!
SupprimerMerci, cher Arpenteur,
" Elles appartiennent à l’instant et déjà, elles appartiennent au passé"
RépondreSupprimerVoilà... tout est dit....écrit avec des pétales....