Août
1993.
Sans
doute le plus beau et le plus riche voyage que nous n'avons jamais
fait. Nous avions commandé par minitel (!) sur « Dégriftour ».
Un prix défiant toute concurrence pour 15 jours de croisière sur le
Nil, depuis Assouan jusqu’au Caire. Nous avions atterri à Louxor
peu avant minuit. Une espèce de minibus nous emmena jusqu'à
Assouan. La route empruntée longeait une ligne de chemin de fer et
la coupait régulièrement pour passer d'un côté, puis de l'autre.
Pas de clim dans le véhicule malgré la chaleur ; nous étions
assis sur nos bagages. Nous devions être une douzaine brinquebalée
par les cahots de la route. Le plus surprenant : le chauffeur
éteignait les phares lorsqu’il croisait d'autres véhicules pour
ne pas les éblouir. Au fil des discussions nous comprimes que nous
étions tous passés par le même canal pour acheter le voyage. Nous
nous ressemblions tous, entre vingt et quarante ans, un peu fous, un
peu artistes, un peu baroudeurs.
Le
bateau n'était pas très grand mais fort bien équipé. Les autres
voyageurs, étaient bien plus âgés que nous et avaient des cabines
confortables. Nous, nous étions dans de toutes petites, mais avec
douche et lit correct. Le sol de ces cabines était juste en dessous de la ligne de
flottaison et il valait mieux ne pas ouvrir le hublot lorsqu'un autre
bateau, plus gros, passait près du notre. Ce furent les seules
différences avec les autres passagers : ce minibus, et les
cabines.
Haute
Egypte, Assouan, Philae, Louxor, Karnak, vallée des rois, palais
d'Hatchepsout, les colosses de Memnon, Edfou, Esna … merveilles des
merveilles.
Puis le bateau traversa ensuite la moyenne Egypte où très peu de touristes s'aventurent. Nous avons visité les premiers couvents de la chrétienté copte, près de Minieh, vu des temples dédiés aux animaux (chats, singes), et ceux d'Akhenaton et de Nefertiti à Tell el-Armana. On s’arrêtait dans des villages, accueillis par les femmes et les enfants prêts à nous vendre des paniers en osier, des fruits ou des figurines d’albâtre (!). Souvent, les enfants se baignaient avec des buffles, dans les eaux troubles du Nil (photo du haut). Un matin même, vers cinq heures, trois tracteurs tirant chacun une espèce de tombereau nous emmenèrent visiter des sites troglodytiques, à flanc de montagne dominant le fleuve. Nous avions en plus la chance d'avoir une guide historienne, parlant parfaitement le français, pleine d'humour et qui nous a aussi appris tant de chose sur la vie et les mœurs de son pays.
Puis le bateau traversa ensuite la moyenne Egypte où très peu de touristes s'aventurent. Nous avons visité les premiers couvents de la chrétienté copte, près de Minieh, vu des temples dédiés aux animaux (chats, singes), et ceux d'Akhenaton et de Nefertiti à Tell el-Armana. On s’arrêtait dans des villages, accueillis par les femmes et les enfants prêts à nous vendre des paniers en osier, des fruits ou des figurines d’albâtre (!). Souvent, les enfants se baignaient avec des buffles, dans les eaux troubles du Nil (photo du haut). Un matin même, vers cinq heures, trois tracteurs tirant chacun une espèce de tombereau nous emmenèrent visiter des sites troglodytiques, à flanc de montagne dominant le fleuve. Nous avions en plus la chance d'avoir une guide historienne, parlant parfaitement le français, pleine d'humour et qui nous a aussi appris tant de chose sur la vie et les mœurs de son pays.
Enfin,
la basse Egypte. Le Caire et le musée, Saqqarah et la pyramide de
Djéser et bien entendu Gizeh. Le bateau était notre hôtel, garée à
quai. On nous emmenait visiter les sites en car (climatisé) et nous
rentrions le soir pour le repas.
L'avant
dernier jour nous allons visiter les pyramides. Nous y sommes
arrivés en début d'après-midi après la visite du musée du Caire puis
celle d'une fabrique de tapis (où œuvraient surtout des enfants).
Le sphinx, puis le musée de la barque solaire.
La
grande pyramide fermait à seize heures. Trop tard pour nous. Nous ne
pouvions plus y accéder. Les participants aux voyages étaient assez
furieux et surtout voulaient retourner au bateau pour prendre le
thé ! Nous,avons refusé cette option. Nos accompagnateurs ont
insisté pour que nous revenions avec tout le monde : « dès
la fermeture des pyramides il n'y a plus de touristes, il y a des
risques de vols, voire pire ... ». Devant notre volonté de
liberté, ils nous ont finalement laissés. De plus, le soir
même, il y avait le son et lumière et tous revenaient pour ce
spectacle.
Effectivement
le site s'est très vite vidé. De jeunes gens à cheval nous ont
proposé de faire un tour des pyramides. Seule ma femme a craqué (le
cheval est sa seconde nature). Elle est revenue une demi heure après,
empoussiérée et ravie de cette magnifique balade. Nous n'avions
eu aucune inquiétude. En montant à pied sur un point plus
élevé, nous avons rencontré un chauffeur de taxi avec une Espace.
Il nous a dit qu'il nous attendrait jusqu'à minuit pour nous ramener
au bateau. Ce qu'il fit.
Le
photo ci dessous est celle d'une partie de notre petit groupe prise ce
jour là. Ce dernier jour du voyage. Nous avons vu, seuls, le coucher
de soleil sur les pyramides. Spectacle magnifique, inoubliable. Puis,
nous avons assister au son et lumière en mangeant sur la terrasse
d'un restaurant de fortune, juste en face du sphinx. Le lendemain,
nous prenions l'avion pour revenir en France.
Fin
septembre nous avons invité chez nous tous ceux du groupe qui le
pouvaient pour partager photos et souvenirs. Ils sont presque tous
venus. La soirée fut extraordinaire …
Et
pourtant, depuis, nous ne nous sommes jamais revus ...
Tu as réussi à me faire saliver...
RépondreSupprimerDe beaux souvenirs d'un beau pays que je n'ai jamais vu avec une belle équipe dans une jeunesse insouciante d'explorateurs ouverts au monde et aux autres.
RépondreSupprimerOui...je me souviens du temps où j'étais chauffeur de taxi en Egypte avec mon espace venue de France.Je me souviens de votre groupe et...de cette course que vous avez "oublier" de me payer. 8:))
RépondreSupprimer-Tu te lèves magnifique à l’horizon, Aton. Tes rayons enveloppent toute la terre pour ton fils aimé Akhénaton.-
J'aime beaucoup le nouveau style de tes commentaires, Stouf ! :o)
Supprimeret c'est vrai !!
Un récit bien conté, ni trop, ni trop peu... Le souvenir qui rend "unique".
RépondreSupprimerEt puis voilà, après... c'est autre chose. A croire que ce qui a été magique doit rester nique. En reparler, serait-ce le banaliser? Peut-être...
Tu as une écriture de scénariste, le sais-tu ?
RépondreSupprimerJ'aime me reposer sur tes visions, dans leurs situations, au plus près de ton imagination.
Frère...