L'héritier du Delta
Vincent confortablement assis dans
le TGV Lyon Paris regardait défiler le
ruban des images à travers les vitres sans rien voir. Dans une heure, il serait
à Roissy. Le rendez-vous était devant le stand d’Air France.
Au début de la semaine, il avait reçu une
lettre émanant d’un cabinet de généalogie via un notaire de Paris. Méfiant de
nature, il avait pris des renseignements et tout concourait au sérieux de l’affaire.
En résumé,
il était l’héritier du Delta, un domaine au Cambodge… Il devait se rendre sur
place pour prendre possession des biens. A force de se creuser la mémoire, des
flashs revenaient en lumière.
D’abord, il
savait qu’il n’avait pas toujours vécu à Lyon. La place des Terreaux n’avait
pas été le seul théâtre de son enfance mais ses souvenirs étaient confus et
diffus. Il savait qu’il avait été adopté alors qu’il n’avait que cinq ans. Il
ne souvenait pas d’avoir pris l’avion et se voyait cependant vêtu d’un anorak
rouge vif, descendre le toboggan d’un immense oiseau « du grand ciel » comme
il disait enfant, tenant la main d’une
dame en tailleur bleu marine et rouge, un foulard blanc voletant autour du cou. Parfois, un visage encadré de cheveux
blonds venait lui sourire dans ses rêves ;
des lèvres roses et douces se posaient
sur ses joues humides et les mêmes mots
tendres murmurés à ses oreilles
Il se
rappelait un soleil rouge orangé au dessus d’une immense étendue d’eau. Tout
cela avait peu à peu disparu… Vincent vivait dans un appartement cossu dans une
famille aimante avec un frère et deux sœurs, avait suivi des études normales et
avait un poste important comme ingénieur en informatique.
Que cette
lettre avait bouleversé sa vie ! C’est
le cœur serré qu’il se rendait à ce rendez-vous. Rendez-vous avec lui-même. A
part cette histoire d’héritage qu’allait-il apprendre ? Dans quelle aventure
se lançait-il ? lui avait dit sa mère, le regard inquiet. Savait-elle quelque
chose ? Non avait-elle répondu très vite, trop vite lui semblait-il maintenant.
Au
rendez-vous, Une jeune femme l’attendait. Elle se présenta : je m’appelle Sarah. Il
la détailla d’un regard amusé. Elle portait un tunique ample, un short qui
laissait deviner plus qu’il ne cachait et un legging noir « peau de cuir »,
le tout complété de talons aiguille. Un parfum subtil lui emplit les narines et
c’est avec un sourire charmeur qu’il écouta les deux phrases de bienvenue, prit
l’enveloppe qu’elle lui tendit contenant ses billets et carte d’embarquement
pour Phnom Pen. Il était attendu au Cambodge. Elle lui souhaita un bon voyage, un bon séjour…
Il s’entendit lui dire qu’il aurait bien aimé voyager avec elle. « Qui
sait ? avait répondu Sarah »
Deux heures
après, l’avion décollait avec à bord un Vincent complètement déconcerté et au fond de l’avion, Sarah dans une tenue beaucoup plus discrète.
Tous les espoirs sont permis à Vincent et sa belle hôtesse... la suite de la suite, c'est trop demander?
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