Photo empruntée à mon amie Leiloona |
C’est
évident, on a tous chez soi, le petit carton à chaussures rangé dans un coin
impossible contenant les vieilles photos noir et blanc ou aux couleurs passées et
que l’on s’est dépêché d’oublier sitôt le développement. Pourtant ces clichés
ont un intérêt …Celui du souvenir.
Antoine
faisait le ménage dans cette maison acquise une dizaine d’années auparavant
avec sa douce Sandrine. Oui et aujourd’hui, Sandrine est,partie. Elle l’a quitté
pour vivre d’autres aventures avec un sombre individu friqué enfin plus que lui.
Evidemment pendant que le tourtereaux
filaient le parfait amour, c’est lui, Antoine,
qui a dû se charger de la vente, des
papiers du divorce etc.
C’est en
ouvrant la soupente au dessus de la porte des escaliers que le fameux carton
lui tomba sur la tête son contenu se répandit sur le carrelage. Pestant contre
sa maladresse, il descendit de l’escabelle et se mit à ramasser les clichés. Alors, il arriva ce qu’il arrive en général dans
ces cas, une photo glissa jusqu’à lui ; une photo ? Non ! La photo !
Celle oubliée et qui raviva ses souvenirs et le fit frissonner d’émotion. Assis au milieu
de ce couloir froid, il se mit à contempler ce noir et blanc, ces
deux enfants , lui torse nu et… il hésite, le prénom de cette petite fille aux cheveux blonds.
Il étouffe
un petit cri… Corinne ! Sa petite sœur d’un été ou deux ! Eté 57
peut-être 58 ou les deux ; oui les deux. Toutes ces journées passées avec
cette gamine blonde. A cette époque, il vivait à la campagne, ses parents pour
les grandes vacances accueillaient des enfants des villes. Ils avaient besoin
de se « remplumer » ? Les assistantes sociales plaçaient des
enfants. Elise est venue comme un petit oiseau tombé du nid. Une bouffée
d’émotion le submergea, lui coupa le souffle. Ils s’étaient promis… oh fi !
Des promesses d’enfants faites au détour d’un buisson alors qu’ils jouaient à
cache-cache. Et les parties de pêche à la ligne sans prendre un seul poisson ou
seulement des ablettes qui frétillaient au bout du fil ; et les roulades
dans le foin coupé qui sentait le parfum de la liberté !
Corinne !
Qu’est-elle devenue ? Une mère de famille ? Une femme libre comme
elle désirait tant ? A-t-elle retrouvé son père ?
Toutes ces
questions se bousculaient dans sa tête… Demain, il irait interroger sa mère… Elle
devait bien se souvenir. Demain ? Non tout de suite, cela ne pouvait plus
attendre !
Antoine
partit chez sa mère, le cœur battant, un peu angoissé glissant la photo dans sa
poche intérieur juste à la place du cœur.
Où lire Lilousoleil
Les cartons à chaussures sont aussi des boîtes à transports amoureux...
RépondreSupprimerUne belle histoire en partance...
RépondreSupprimerun suspens agréable
RépondreSupprimerParfois, la vie permet des retours en arrière qui deviennent, alors qu'on ne s'y attendait plus, des départs en avant! Charmant, ce texte, Lilousoleil.
RépondreSupprimerune simple photo et les souvenirs qui vous sautent au visage et qui peuvent vous emporter vers une nouvelle vie. Jolie histoire !
RépondreSupprimerC'est le pouvoir des photos; même si les couleurs sont fanées, il reste toujours la vraie tendresse dans ces souvenirs de papier.
RépondreSupprimerTu refais naître en moi un souvenir tout semblable - je ne l'ai jamais revue non plus et j'ai des photos !
RépondreSupprimerDes souvenirs qui tombent de l'escalier !
RépondreSupprimerEscabelle et boîte à chaussures... deux belles pour que la mémoire se fasse la part belle....
RépondreSupprimerLa photo est vraiment très jolie dans toute sa simplicité...