Marie, petite parisienne de 7 ans passe toutes ses vacances à la campagne chez son oncle, sa tante, et ses cousins.
Les
parents de Marie ne sont pas des parents indifférents et maltraitants.
Ils sont simplement en pleine ascension sociale . Les trente glorieuses
sont en marche.
Son père est architecte et il a plutôt bien réussi. Sa mère l'aide beaucoup.
Alors bien sûr, la petite les embarrasse... et on l'expédie à la campagne contre rémunération confortable.
Marie,
petite fille douce et sensible, n'est pas très aimée de sa tante et de
ses cousins. Seul l'oncle René, frère aîné de la mère de Marie, lui
manifeste un peu de tendresse.
Les trois
cousines, beaucoup plus âgées (15, 14 et 13 ans de plus que Marie) ne
s'intéressent pas à l'enfant. D'ailleurs que pourraient-elle partager ?
Il reste les deux cousins. Serge, un ado de 13 ans n'éprouve que de l'indifférence vaguement hostile pour Marie.
Reste le dernier de la fratrie, Bernard , teigne de 5 ans et vrai tyran.
Il se campe devant sa cousine. Ce sont les deux plus jeunes, condamnés à jouer ensemble.
Deux
jambes grêles sortant d'une barboteuse, un visage perpétuellement
maussade, encadré de boucles d'un blond roux, il sait qu'il détient le
pouvoir.
Marie est sur ses terres à lui et il pourra la faire tourner en bourrique.
Elle ne dira rien, Marie, des claques reçues et non méritées.
Elle
est prête à toutes les concessions, Marie, pour pouvoir jouer car elle
aime cet endroit. Le grand jardin en pente qui va jusqu'au canal
latéral à la Loire, les balades sur son petit vélo ramené de Paris, et
la Loire où l'on se baigne sans penser au danger que représente ce
fleuve magnifique.
Parfois Bernard rentre dans
de terribles colères, se roule par terre, accuse Marie de l'avoir frappé
ou d'avoir cassé un carreau. Tout est bon ! Il sait que l'on ne mettra
pas sa parole en doute.
Et les claques pleuvent sur Marie Et Marie supporte, ne se plaint pas.
Marie est bouleversée lorsque sa tante tue un lapin ou un canard. Bernard, lui, se réjouit du spectacle.
Parfois,
la petite pleure, sa mère lui manque. Elle a peur que ses parents ne
reviennent jamais la chercher. Cela n'émeut personne. On se moque d'elle
et si les pleurs durent trop longtemps, alors les gifles tombent...
Bernard est aux anges.
Bernard est un beau salopard.
Pauvre et douce petite Marie... Je lui aurais bien offert mon amitié...
RépondreSupprimerMerci Pivoine, cette petite file c'était moi
SupprimerUn vrai sale gosse, oui, un beau salopard en devenir...
RépondreSupprimerUn enfant salopard, pourquoi pas.
RépondreSupprimerune histoire vraie bien sur et éminemment triste. Qu'est devenu ce garçon là ; quel adulte s'est-il construit ? Comme le dit Pivoine, Marie nous touche et c'est en plus ta propre histoire que tu racontes simplement, la douleur de l'enfance demeurant toujours ...
RépondreSupprimerC'est vrai, on ne guérit jamais de son enfance. Je ne sais pas ce que ce garçon est devenu car trois ans plus tard ma mère s'est fâchée avec son frère et sa belle soeur et je ne l'ai jamais revu.
RépondreSupprimerune histoire, ton histoire, émouvante, que je te remercie d'avoir partager, et écrit, simplement
RépondreSupprimerles salopards se construisent effectivement trop souvent, hélas, dès le plus jeune âge :(
Que de drames tissés pendant l'enfance, que de drames dont on n'ose parer de peur de ne pas être crue, ou pire, être traitée de menteuse ... et l'autre, le "salopard" en sort grandit et renforcé dans ses travers....
RépondreSupprimerHeureusement, la résilience existe.. et elle, on peut en abuser, sans crainte
Tout à fait juste. Merci.
SupprimerMerci à vous tous de votre empathie. Cela m'a libéré de raconter mon histoire... Nous devons être vigilants, et ne pas accepter certains comportements comme le harcèlement moral à l'école par exemple.
RépondreSupprimerOui quelle tritesse et quelle détresse.... "la valeur n'attend pas le nombre des années." et je suis bien d'accord avec Tisseuse.
RépondreSupprimeravec le sourire