LIPOGRAMME ET COLEGRAM EN A...
Un jour, une fois, un keum gentilhomme s'encoiffe tout azimut en démesure et s’épouse en noces secondes une michetonne, le genre d’éhontée meuf top drôlesse, des plus fières et des plus bégueules qu'onques nous eûmes vues. Ici. En cette contrée. Elle emmène en prime deux filles de son humeur, et qui lui kiffent en toutes choses. Et son Jules, le bougre d’homme, prend soin de son côté d’une jeune fille, sienne, qui inversement sémille en toute chose en une douceur et en une bonté hors ligne ; elle tient ceci de son ex exquise feue mère, qui fut l’une des meilleures et l'une des plus frisquettes femmes du monde.
Les noces ne sont plus tôt terminées que l’ignoble belle-mère explose de son humeur immonde ; délétère ; elle ne peut souffrir les bonnes dispositions de cette jeune donzelle, qui rendent ses deux péronnelles encore plus merdeuses. Elle lui donne en servitude les besognes les plus viles du logement : c'est elle qui nettoie les plonges et les montées, qui frotte le dortoir de Super Belle-Chameau, et ceux de mesdemoiselles ses filles. Elle couche sous les toits de l’inesthétique demeure en un sordide grenier, sur le pire des pieus, une litière, une bordille, comme ses sœurs se reposent sur des bois cirés, où elles ont des lits des plus mode, et des miroirs où elles se voient et se mirent bellement tout entièrement.
L’indigente mendigote souffre tout droitement et n'ose rien seriner pour ranimer son drôle de père de peur d’être grondée, comme son ébouriffée de femme le goupille entièrement. Son indigne besogne une fois terminée, elle se prostre en coin de cheminée, et se pose sur les cendres, ce qui donne qu'on l'interpelle communément en tout le logis comme "Cucendron". Oui, Cucendron. Vous lûtes bien. Benji-minette, qui n'est point si infecte que son hérissonne Première-née de sœur, crie plutôt "Cendrillon" ; Or Cendrillon, sous ses horribles frusques ne concède point d'être cent fois plus belle que ses sœurs, quoique vêtues somptueusement.
Il vient un jour, une fois, que le fils du Roi donne une reve, et qu'il y invite confidemment toutes les personnes de prestige du Bourg – la Reine l’exige et l’ordonne - ; nos deux demoiselles en sont bien sûr invitées, en effet elles font si belle figure pour les gens du bled. Du coup, elles sont bien cools et trop occupées pour choisir les fringues et les coiffures qui leur siéront le mieux ; nouvelle peine pour Cendrillon, en effet c’est trop elle qui défripe le linge de ses esbrouffeuses de sœurs et qui godronne leurs poignets : on tripe, on fantasme, on ne discute plus que du style choisi pour se mettre sur son trente et un -''Moi, dit l’insolente Première-née, je mets mes vêtements de velours rouge et mes ornements norvégiens." -"Moi, dit l'excessive Dernière-née, je ne porte qu’une jupe toute simplette ; sinon, en sus, nesciemment, je mets mon poncho de vison et de fleurs d'or, et mes ceintures de pierres précieuses qui ne seront point des plus indifférentes'' ...
Bel exercice que ce lipogramme cendrillonné au langage châtié! J'aime beaucoup
RépondreSupprimerune re-visitation complexe, mais bien menée, du célèbre conte avec double contrainte :)
RépondreSupprimergénial cet exercice liprgrammé du "a", exercice de style bien entendu, entre un conte médiéval à la langue précieuse et un côté djeun' presque sms !!! j'ai adoré :o))
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