Il grimpe le raidillon d’un pas encore alerte malgré ses 70 ans, appuyé sur un solide bâton de berger. Ses souvenirs de jeunesse, un peu enchevêtrés, il n’en reconnaît pas moins la vaste prairie piquée de boutons d’or où il rejoignait la Rosine, en des rencontres ô combien illicites !
Un peu ému malgré lui, il s’étendit dans l’herbe printanière. Et soudain, il crut sentir sur son cou la fraîcheur d’un baiser.
Il ouvrit les yeux qu’une cataracte trop longtemps négligée embrouillait la vue. Il lui fallut quelques minutes pour chasser l’illusion : le mufle d’un petit veau flairait l’amoureux d’autrefois.
Il eut l’esprit d’en sourire.
Où lire Lorraine
C'est tendre et bucolique, j'aime beaucoup.
RépondreSupprimerQuand la vue se brouille, restent les souvenirs et quand les souvenirs se brouillent... reste le goût d'un bâton de Berger :)
Déductions très justes, Vegas...que ferait-on sans les souvenirs?...
Supprimerjoliment décrite cette méprise tellement sympathique :)
RépondreSupprimerLe baiser de la jeunesse...agraire!
SupprimerOn ne dira donc pas : "Adieu veaux, vaches, cochons". Tant qu'il y a le sourire, même sous l'orage, la vieillesse n'est pas ennemie !
RépondreSupprimerUn petit veau charmant ressuscite tous les souvenirs heureux.Et le sourire dans une vieille âme!
Supprimertendresse au champ !
RépondreSupprimerOui, ABC, baiser et souvenir que demander de plus?
SupprimerUn sacré cou de langue la Rosine !
RépondreSupprimerJe ne te le fais pas dire.... :) Il en est tout esbaudi, notre Pépé!
RépondreSupprimerla cataracte, c'est vache !!! une petite histoire fraiche comme tout, Lorraine
RépondreSupprimerEmma
La fraîcheur du baiser, Emma! :)
SupprimerL
d'accord, un petit veau adorable au mufle doux et frais, mais à 70 ans conserver un solide bâton de berger, c'est vraiment chouette :o)) ... bon OK, je sors :o))
RépondreSupprimerJe referme la porte derrière toi, L(Arpenteur!... :)
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