cataracte, enchevêtré, illicite, mufle,
raidillon.
Dix kilomètres
dans les jambes et mes mollets et mes cuisses étaient asphyxiées. J'avais beau
avoir un peu d'expérience, j'étais à bout de force.
Le raidillon
que j'apercevais ne me rassurait pas. J'étais à bout de souffle. Mes jambes ne
me portaient plus. Mes poumons me brulaient, mes jambes pesaient des tonnes.
J'avais parcouru le même chemin en hiver avec des raquettes aux pieds et la
neige collante m'avait semblé moins difficile d'abord.
Il faisait
chaud, trop chaud. Le soleil m'anéantissait. J'étais lourd, je butais. mes
pieds étaient parfois enchevêtrés dans les ronces ce qui mettait mes
nerfs à vif.
J'approchais de
plus en plus du zénith et l'astre scintillant accentuait ma cataracte
mais peu m'importait. J'avais entrepris cette ascension au pied levé, Emilie
venait de me faire une crise déraisonnable, elle me traita de mufle pour
des raisons que je ne m'expliquais toujours pas.
Pour éviter
d'envenimer les choses, je suis parti à la hâte. Je la prévins que je dormirai
au refuge, qu'elle ne m'attende pas. Sa colère redoubla mais l'affronter ne
ferait qu'empirer.
J'empruntais
les chemins de traverse , ceux des trafics illicites, plus longs et plus
dangereux. J'éprouvais mes compétences physiques et c'est exténué que
j'arrivais au refuge. Heureusement en cette fin de saison, l'endroit était
désert. Je réchauffai la soupe, mangeai les fruits et m'enfilai dans le duvet
sans même une seule pensée pour Emilie.
azimut, Bourg-La-Reine, chameau, fantasme,
ranimer.
Putain de fantasmes
quand ils deviennent réalité, c'est déroutant. Romain gisait sur le bitume, un
filet de sang au coin de la bouche, sûrement qu'il avait perdu une ou deux
ratiches.
L'imbécile, je
doutais que Quynh, sa promise, lui fasse du bouche à bouche pour le ranimer,
d'autant plus qu'il avait le nez dans la
crotte du camélidé qui venait de le désarçonner.
Le cirque avait
installé son chapiteau sur la grande place du marché à Bourg-La-Reine et
depuis deux jours Romain s'était mis en tête de monter le chameau à
travers la ville.
L'idée était
tellement saugrenue que je n'ai pas pensé un seul instant qu'il allait mettre
son projet à exécution.
Pourtant quand
je l'ai vu passer, assis entre les bosses, cravachant l'animal tout azimut
j'étais interloqué. Je sentais que j'avais l'air idiot, la bouche en cul de
poule.
Derrière lui,
cavalait le dresseur qui haranguait à la fois la bête et le voleur. La scène
put être cocasse si l'animal ne s'était pas cabré au feu rouge et Romain
voltigé dans les airs comme un paquet de linge sale.
En fait rien de
cassé, il sentait juste un peu les déjections.
A défaut de désamorcer une crise, une ascension - même au pied levé - permet d'évacuer bien des choses!
RépondreSupprimerQuant à monter le chameau du cirque, du fantasme à la réalité il n'y a qu'un frein... le feu rouge :)
C'est tellement plus facile en Méhari.
Bienvenue aux Impromptus Littéraires, Fred Mili !
Joli commentaire qui m'a bien fait rigoler - merci.
SupprimerLe feu rouge m'a semblé incontournable, il me semble bien qu'une grande marque d'automobile avait appelé son chameau Mehari.
Merci de l'accueil.
Bonne journée.
Joli commentaire qui m'a bien fait rigoler - merci.
RépondreSupprimerLe feu rouge m'a semblé incontournable, il me semble bien qu'une grande marque d'automobile avait appelé son chameau Mehari.
Bonne journée.
et bien voilà une arrivée "acrobatique", avec la prouesse pour la 1ère fois de nous livrer 2 textes bien rythmés :)
RépondreSupprimerpour ma part, le 2ème a ma préférence pour l'aspect cocasse du parti pris de description
bienvenu en tout cas en ces terres impromptues !
Merci Tisseuse. Il faut dire que les mots imposés étaient inspirants. Les deux textes sont relativement courts et m'ont permis de me laisser aller.
SupprimerMerci pour l'accueil sympathique.
Grimper la montagne d'Emilie-Romagne ou monter sur le chameau de Bourre l'arène, dans les deux cas, il y a du sport, voire du cirque (romain).
RépondreSupprimerTu as l'air d'être un sacré pilote de (logo)rallye pour démontrer ainsi, dans les deux récits, une conduite aussi nerveuse ! ;-)
Les textes sont assez courts et c'est plus facile de leur donner du rythme. J'aime bien jouer avec les mots et je m'amuse à le faire.
SupprimerEn tout cas il semble que l'humour règne ici.
Tu n'as pas choisi la facilité et je salue l'exploit: deux textes, même courts, prouvent une imagination aussi abondante que diverse. Je dit amplement: Bravo!
RépondreSupprimerMerci ;oops: les mots ont pris la direction qu'il fallait sans que je les maîtrise.
Supprimerdeux textes, deux styles, deux idées bien différentes et tout le plaisir du lecteur ...
RépondreSupprimeret Emilie est un peu chameau aussi !!
et bienvenue chez nous Fred Mili.