(Bérénice, suite...)
A Macon !
Bérénice arriva en avance. Elle pensait ainsi stratégiquement observer le comportement d’Aurélien à son entrée dans le café.
Elle s’assit à la table lui offrant le meilleur angle de vue, et commanda un café.
Pas très original me direz-vous, mais c’est la boisson qu’elle estimait la plus acceptable pour une femme seule assise dans un café de gare.
Alors qu’elle attendait déjà depuis plus d’une demi-heure, ce qui n’est guère agréable lors d’un rendez-vous « galant », elle vit enfin une silhouette qu’elle reconnut pour être celle d’Aurélien.
Mais il semblait ahaner dans la rue légèrement en pente. « Loin d’être un raidillon escarpé », pensa immédiatement Bérénice, « se pourrait-il qu’il soit si âgé finalement ? »
En bien piteux état, l’homme hésitait à chaque pas, enchevêtré dans un manteau trop grand pour lui.
« Quelle est cette mascarade ? Aurait-il abusé de quelques substances illicites ? Si c’est le cas, quel mufle ! Juste le jour de notre deuxième rencontre ! »
Il s’approcha enfin de la vitre, emplie de buée, afin d’essayer de voir par transparence s’il reconnaissait quelqu’un. Puis, après un temps d’hésitation, il reprit sa route, cahin-caha.
La colère fit virer Bérénice à l’écarlate, et elle se précipita dehors pour l’interpeler : « Souffrez-vous de cataracte précoce, Monsieur, ou êtes-vous si aussi cuistre et bourré que vous en avez l’air ? »
Le visage de l’homme grimaça si piteusement qu’elle oscilla entre dégoût et pitié. Il finit par bredouiller qu’il avait largement descendu une délicieuse bouteille de Jurançon que sa mère lui avait servie pour accompagner leur repas dominical, et se trouvait dans l’incapacité d’entamer la partie de scrabble qu’ils s’étaient promis de faire ensemble. Il se pensait trop minable pour lui avouer ça et avait cru bon, lâchement, de tourner les talons.
Bérénice le plantât là, sans un mot, prétextant qu’un train l’attendait pour Lyon, ville où elle avait de la famille.
Boire un Jurançon à Mâcon, il y a de quoi être perturbé :)
RépondreSupprimerc'est très certainement le cas de ce garçon :)
Supprimeroù l'on retrouve Bérénice :o)
RépondreSupprimeret je suis bien d'accord avec Vegas, boire du Jurançon à Mâcon s'est comme boire un Pouilly-Fuissé à Pau , perturbant ... :o)
j'ai juste suivi la petite annonce dans le texte de Emma qui stipulait : "pas riche, entre deux âges, aimant le jurançon et Agata Christie" :)
SupprimerMoi je vois bien cet épisode au brésil, la plage ou la piscine, une grosse bagnole allemande et la villa de "rêve", genre télé novela numéro 25.000...BERENICIA NAO ESTA SATISFEITA !
RépondreSupprimer-Você é carne de porco bêbada !
-Comment ça...Eu um pedante, um Incapaz ?
-Salopiot...Você é feio eu o amo !
Ouaiii...ça peut encore durer longtemps quoi. 8o))
"Anonyme" a peut-être raison : Bérénice est peut-être le "soap" des Impromptus....
Supprimerquel désastre ! espérons que Bérenice trouvera son Titus !
RépondreSupprimerEmma
Titus est très certainement en Lugdunum :)))
Supprimerje vais me mettre en quête, alors ...
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