Une
vielle photo sépia aux bords dentelés un peu fanée, passe un soir
entre vos mains.
On
y distingue, au fond du jardin, une cabane toute simple, pas celle
du supermarché, ni celle du designer à la mode, non celle faite
avec un peu de bois, beaucoup d’amour et le tour est joué
Quelques
clous choisis entre les tordus et les rouillés, bien coincés dans
la vieille boîte en fer qui sent encore le Petit Lu. Ces clous,
à enfoncer au gré de la fantaisie, sur des planches qui seraient
vermoulues. Des planches de sapins noueux, choisies dans les rebuts
de la menuiserie désertée.
Puis
pour accommoder bellement l’affaire un vieux morceau de mica qui
figure un fenestron. Un fenestron pour voir pousser les primevères
naissantes dans la sage balconnière en roseau
posée de bric et de broc
dessous.
Et
l’on sent dans cet apparent refuge d’enfant sage un papa
bricoleur utopique car elle servira peu cette cabane, trop petite,
vite dépassée par les mensurations de l’enfant grandissant
Et
pour votre vie vous garderez le goût suranné de cette cabane
inutile, mais chérie, de votre enfance, là au fond du jardin. C’est
peut-être de là que vient votre gout pour le bonheur des choses
simples
C'est
là, avec cette vielle photo, le secret qui se dévoile.
On dirait une "recette" de Prévert... quelques clous tordus et beaucoup d'amour pour que nos envies prennent vie (loin de Leroy Merlin, l'enchanteur) :)
RépondreSupprimerUn charmant jardin , un papa bricoleur qui aimait fort sa petite fille, une petite fille qui a grandi et se souvient. J'aime beaucoup ta chanson, Jack...mais je ne sais pas qui te l'a inspirée?.. :)
RépondreSupprimerles cabanes ne grandissent pas avec les enfants, mais elles restent définitivement bien au chaud dans leur cœur et dans les souvenirs ... mais comme le dit Lorraine qui t'a inspirée ? (Pourquoi pas Prévert ?)
RépondreSupprimerQui n'a pas rêvé d'une cabane où se réfugier, où cacher ses petits secrets, ses trésors. Ses chagrins aussi parfois. Et si elle était à l'abri des regards, c'était encore mieux ! Elle peut être, à elle seule, tout un jardin...
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RépondreSupprimerTon texte a un petit parfum de Philippe Delerm. La première (et inoubliable) gorgée d'enfance ?
RépondreSupprimerTu es génial cher Joe.....
Supprimertout en finesse ce "secret qui se dévoile"
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