Laputa selon Miyazaki
Zarya
L’espace sans frontières qu’un pâle soleil dore
Laisse voir sur les flots une nouvelle aurore ;
Et son filet plié, le pêcheur prend la mer,
Habité dans son âme de sentiments amers.
Un vent nouveau se lève qui jamais ne souffla,
Apaisé brusquement d’inquiétants calmes plats ;
La mer prend des couleurs venues du fond des âges,
Et les houles croisées portent de noirs présages.
L’homme se voit soudain entouré de lueurs
Que seul l’Enfer de Dante connut dans ses horreurs :
L’océan déchainé ouvre et recoud ses failles,
Et montre à la lumière le fond de ses entrailles.
C’est dans des fumées lourdes qu’une nouvelle terre
Paraît à l’horizon, pyramide enflammée
Qui grandit et s’étale : une île neuve est née,
Et l’on voit reparaître de fins rayons solaires.
L’éruption qui s’apaise laisse l’homme approcher ;
Il parcourt à pas lents son empire précaire,
Et malgré ses sandales qui brûlent au rocher,
Il se dit souverain de la nouvelle terre.
Mais d’un substrat léger, l’îlot soudain s’envole,
Abandonne les mers, accoste en des régions
Où l’homme sacré dieu réunit des légions,
Dicte partout sa loi, tue pille vole et viole.
Il est dit qu’un géant, dont l’île heurta le chef,
D’un coup de pied vengeur aurait botté sa nef
Vers les lointains des cieux jusqu’aux régions lunaires,
Où il vogue sans fin sur des mers de poussière.
Quant à moi je suis sûr qu’autrefois Laputa*,
L’île avide d’azur existerait encore -
Sous le nom de Zarya**, et connaît seize aurores
Quand nous n’en avons qu’une : la vérité est là.
* Sous la plume de Jonathan Swift, Gulliver la connut.
L’espace sans frontières qu’un pâle soleil dore
Laisse voir sur les flots une nouvelle aurore ;
Et son filet plié, le pêcheur prend la mer,
Habité dans son âme de sentiments amers.
Un vent nouveau se lève qui jamais ne souffla,
Apaisé brusquement d’inquiétants calmes plats ;
La mer prend des couleurs venues du fond des âges,
Et les houles croisées portent de noirs présages.
L’homme se voit soudain entouré de lueurs
Que seul l’Enfer de Dante connut dans ses horreurs :
L’océan déchainé ouvre et recoud ses failles,
Et montre à la lumière le fond de ses entrailles.
C’est dans des fumées lourdes qu’une nouvelle terre
Paraît à l’horizon, pyramide enflammée
Qui grandit et s’étale : une île neuve est née,
Et l’on voit reparaître de fins rayons solaires.
L’éruption qui s’apaise laisse l’homme approcher ;
Il parcourt à pas lents son empire précaire,
Et malgré ses sandales qui brûlent au rocher,
Il se dit souverain de la nouvelle terre.
Mais d’un substrat léger, l’îlot soudain s’envole,
Abandonne les mers, accoste en des régions
Où l’homme sacré dieu réunit des légions,
Dicte partout sa loi, tue pille vole et viole.
Il est dit qu’un géant, dont l’île heurta le chef,
D’un coup de pied vengeur aurait botté sa nef
Vers les lointains des cieux jusqu’aux régions lunaires,
Où il vogue sans fin sur des mers de poussière.
Quant à moi je suis sûr qu’autrefois Laputa*,
L’île avide d’azur existerait encore -
Sous le nom de Zarya**, et connaît seize aurores
Quand nous n’en avons qu’une : la vérité est là.
* Sous la plume de Jonathan Swift, Gulliver la connut.
** La Station Spatiale Internationale,
nommée Zarya.
Capture écran du lundi 12 à 18h35 sur
« Stellarium »
(passage invisible, nuit incomplète).
Je suis partante pour croire à Zarya à condition d'en lire d'autres histoires aussi belles et aussi joliment écrites ! :)
RépondreSupprimerMerci beaucoup Maryline, mais j'avoue tout en bloc : j'ai honteusement caché le fait qu'une bonne part de cette île volante a été construite près de chez moi, et qu'un de ses occupants, Thomas Pesquet, est aussi toulousain...
Supprimer(La fusée se nommait "Ville de Toulouse" en plus, fallait un hommage, quitte à mentir...)
Je me suis envolée ! Entre deux mondes, oniriques et bleutés...
RépondreSupprimerMerci JCP !
¸¸.•*¨*• 🦋
Merci Célestine, ces vers ont plus de valeur narrative que poétique, mais je n'ai pu résister à comparer l'île volante de Gulliver (et surtout du dessin animé de Miyazaki "Le château dans le ciel") à celle qui passe sur nos têtes sans se lasser.
Supprimeravec toi d'un océan terrestre, nous sommes passés au grand univers et à ces océans cosmiques
RépondreSupprimerMerci Tisseuse, pour ne rien te cacher, après avoir vu "Le château dans le ciel" de Miyazaki et lu "L'univers à portée de main de Galfard, j'ai relu Le voyage de Gulliver à Laputa, alors que l'ISS survolait Toulouse...voilà. Des influences inspirantes...
Supprimerune île neuve nait et tu nous y emmène
RépondreSupprimerlà, sur la voûte
j'ai aimé ce poème aux parfums d'épopée
merci
:)
"La mer prend des couleurs venues du fond des âges"
Merci Cavalier,
Supprimerpas trop de tirades poétiques, du narratif, mais c'est vrai, ce vers est acceptable.
Zarya et les vers pâturages... :)
RépondreSupprimerUn peu sec là-haut quand même, dans la capsule spatiale, on y consomme ce qu'on y amène. Paraît que de grands cuisiniers ont réalisé leurs conserves.
SupprimerNarratif sans doute mais ton texte ne manque pas non plus de belles images très poétiques. "L'océan déchaîné ouvre et recoud ses failles"... et d'autres, nombreuses.
RépondreSupprimerMerci Lira, c'est très sympa de le souligner. Disons qu'on est jamais pleinement satisfait de ce qu'on écrit.
SupprimerEt j'ajouterai : merci de m'avoir lu avec attention, Lira.
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