dimanche 4 février 2018
TomTom - Tous poètes
Déraciné
Le courroux d’Aquilon a déraciné mon chêne
Celui à l’ombre duquel je m’avachissais
Quand la chaleur peu à peu me desséchait.
Âme libre et apatride, seule l’envie me mène :
Je jouis de la ville, fends la plaine, descends le vallon,
Franchis chaque jour le Rubicon et escalade les roches.
Telle une chevalière moderne sans peur et sans reproche,
Rien ne peut m’effrayer et je ne cesse de prendre du galon.
Mais alors que je cours, détachée, d’un but à l’autre sans soutien,
Mon corps souffle à perdre haleine et m’ordonne une pause.
Je reprends mon souffre et vois bien qu’il me manque une chose :
Même le premier de cordée grimpe avec d’autres terriens,
Aucun Homme ne se promène dans la tornade rose et noire de la vie
Sans le moindre juge pour lui décerner des couronnes d’épines et de laurier.
Et lorsque la tempête fait rage et anéantit l’arbre repaire de l’expatriée,
Elle devient bise sur sa joue et lui susurre : « sans racines, aucun être ne survit. »
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9 commentaires:
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le message est juste
RépondreSupprimermais néanmoins, l'humain, peut aussi emmener ses racines avec lui, bien intériorisées en son cœur
Pas facile quand on vieillit de s'accrocher aux branches...
RépondreSupprimerLa rage de l'âge ?
RépondreSupprimerj'adore les chevalières
RépondreSupprimerla consigne a été lue
et respectée
je reprends mon souffre aussi...
aux apatrides
ça monte monte dans le texte
Supprimerjusque très fort en fin
c'était juste des rapatriés
mais ma généalogie des archives de 1890 et quelques
actes disparus et plus jamais accessibles des premiers de cordée
me colèrent, car me manque un sacré bout
Ouaaah ... c'est vachement sportif à lire comme texte tonton ! Pouuf, faut que j'vais faire une sieste. ;o)
RépondreSupprimerMerci pour vos réflexions. Et désolée d'avoir fatigué certains :D
RépondreSupprimerC'est vrai qu'entre la tempête et la chevauchée haletante...fiouu.
Un conseil de lecture suite à ce poème : " Là où vont nos pères " de Shaun Tan
RépondreSupprimerOui c'est vrai, on a (presque) tous gardé les rimes, mais ce n'était pas stipulé dans la consigne, et je m'excuse auprès d'Annick pour ma mauvaise lecture de la consigne.
RépondreSupprimerTon texte est très fort, Tomtom, et m'a fait penser que moi aussi, j'ai vu tomber un arbre...
Quel hasard...
¸¸.•*¨*• ☆