Pour cette croisière d'hiver – sous les
myriades de lueurs du Sud, il lui avait offert une robe.
Mais était-ce une robe ?
C'était plutôt une composition de soie sauvage d'un bleu azuré, presque blanc, qui la dévêtait somptueusement.
Comme elle ne portait ni bustier ni rien – et bien qu'il affectionnât ces lingeries roides, qui lui faisaient un port de reine, mais si compliquées à dégrafer - sa poitrine s'offrait, épanouie, sous le tissu léger qui la recouvrait à peine. Il avait écarté les épaules de soie, libérant son décolleté, déjà joliment bronzé par le soleil de la traversée.
Et l'on n'était qu'au mitan du voyage.
Tandis qu'elle lui tendait ses lèvres rouges et parfumées… Il observait ses seins qui se dressaient vers lui, saillant sous le tissu si bleu, si léger, et attirant vertigineusement son baiser, sa morsure. Il la regardait, jouant un peu de son attente, observait sa gorge palpitante, ses paupières à demi fermées, toute son attitude de femme offerte d'avance à son plaisir. A leur plaisir. Ils échangèrent de longues caresses, et de profonds baisers.
Déjà, sa main s'aventurait sur son ventre – elle avait replié ses jambes, lui offrant la vue de ses longues cuisses moulées par la soie; impatients, ils se pressaient l'un contre l'autre, éprouvant la dureté ou la souplesse de leurs corps…
La prendrait-il, sauvagement enfouie dans le désordre de son vêtement ? La déshabillerait-il? La verrait-il, nue et dorée, avec ses prunelles d'azur et sa chevelure acajou, parmi les bouquets dont il avait fait joncher leur couche? Mille et une visions s'offraient à lui, tandis que sous les astres, le navire poursuivait sa route, droit vers l'Equateur, puis droit vers l'Amérique…
Droit vers le pays des jouissances infinies, où ils s'appartiendraient, corps et âmes.
Il n'avait pas prêté attention au changement de rythme de la navigation. Il n'avait pas entendu les ordres du commandant, ni le retrait des passagers vers leurs cabines. Il n'avait pas réfléchi. Ni aux côtes brûlantes si proches, ni à la piraterie… Alors même que ses mains s'aventuraient sous la robe de Ninon, les pirates aux yeux de carnage, aux chemises déchirées, pieds nus dans des embarcations légères mais filant droit sous le vent… S'approchaient du navire.
Alors même qu'elle chavirait dans ses bras, ils firent feu.
Et soudain, des jonchées de roses éparses, s'exhalèrent des odeurs d'abordage.
Mais était-ce une robe ?
C'était plutôt une composition de soie sauvage d'un bleu azuré, presque blanc, qui la dévêtait somptueusement.
Comme elle ne portait ni bustier ni rien – et bien qu'il affectionnât ces lingeries roides, qui lui faisaient un port de reine, mais si compliquées à dégrafer - sa poitrine s'offrait, épanouie, sous le tissu léger qui la recouvrait à peine. Il avait écarté les épaules de soie, libérant son décolleté, déjà joliment bronzé par le soleil de la traversée.
Et l'on n'était qu'au mitan du voyage.
Tandis qu'elle lui tendait ses lèvres rouges et parfumées… Il observait ses seins qui se dressaient vers lui, saillant sous le tissu si bleu, si léger, et attirant vertigineusement son baiser, sa morsure. Il la regardait, jouant un peu de son attente, observait sa gorge palpitante, ses paupières à demi fermées, toute son attitude de femme offerte d'avance à son plaisir. A leur plaisir. Ils échangèrent de longues caresses, et de profonds baisers.
Déjà, sa main s'aventurait sur son ventre – elle avait replié ses jambes, lui offrant la vue de ses longues cuisses moulées par la soie; impatients, ils se pressaient l'un contre l'autre, éprouvant la dureté ou la souplesse de leurs corps…
La prendrait-il, sauvagement enfouie dans le désordre de son vêtement ? La déshabillerait-il? La verrait-il, nue et dorée, avec ses prunelles d'azur et sa chevelure acajou, parmi les bouquets dont il avait fait joncher leur couche? Mille et une visions s'offraient à lui, tandis que sous les astres, le navire poursuivait sa route, droit vers l'Equateur, puis droit vers l'Amérique…
Droit vers le pays des jouissances infinies, où ils s'appartiendraient, corps et âmes.
Il n'avait pas prêté attention au changement de rythme de la navigation. Il n'avait pas entendu les ordres du commandant, ni le retrait des passagers vers leurs cabines. Il n'avait pas réfléchi. Ni aux côtes brûlantes si proches, ni à la piraterie… Alors même que ses mains s'aventuraient sous la robe de Ninon, les pirates aux yeux de carnage, aux chemises déchirées, pieds nus dans des embarcations légères mais filant droit sous le vent… S'approchaient du navire.
Alors même qu'elle chavirait dans ses bras, ils firent feu.
Et soudain, des jonchées de roses éparses, s'exhalèrent des odeurs d'abordage.
Haddon Hubbard, 1899-1976, "The lover's dream" |
Robe dérobée. ... la chute ne fait pas plaisir, cela va sans dire ....
RépondreSupprimerDu coup j'ai préféré arrêter ma relecture là : "Droit vers le pays des jouissances infinies, où ils s'appartiendraient, corps et âmes. " ;-)
Waouh c'est chaud dites-donc :) Très bien écrit, très imagé et une fin inattendue. Bravo. Le tragique imminent, la violence (la mort ?) qui vient tuer l'amour.
RépondreSupprimerAAH... Mais j'avais d'abord écrit agonie au lieu d'abordage... comme cela on peut tout imaginer (même qu'il aurait la réactivité d'un James bond ... tiens j'aurais pu continuer. .
RépondreSupprimerJe ne voulais pas que ce soit trop convenu .
Et J'ai oublié de noter le nom du peintre...
donne nous le nome du peintre, et nous le rajouterons sous le tableau
SupprimerC'est Haddon Hubbard, Tisseuse, 1899-1976 . Thé lover's dream.
SupprimerLe reste de l'oeuvre est du même style.
On commence dans le suave, on termine dans le sauvage, un chaud et froid en quelque sorte.
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé ];-D
Je supposais une fin plus...enfin plus...enfin moins... !:)
RépondreSupprimerTrès joli duo !
Le romantisme au RDV, j'adore !
J'ai édulcoré ...
Supprimerune revisitation bien sympathique des livres à l'eau de rose :)
RépondreSupprimerune des rares manières autrefois qu'avaient les lecteurs de voyager hors de leur quotidienne province...
Au moins ce qui est écrit laisse la place à l'imagination ...
SupprimerBien vu chère Pivoine !
RépondreSupprimerTon texte est délicieusement parfumé aux fragrances de l'amour sauvage...
¸¸.•*¨*• ☆
très bien écrit
RépondreSupprimertrès romantique et beau jusqu'à presque la fin
en tout cas le starter et la bougie de préchauffage et d'allumage ont déjà été mis...
:)
Il faut prendre les croisières Costa; c'est plus sûr... :)
RépondreSupprimerHum... à condition que le commandant ne veuille pas saluer un copain à terre ...
SupprimerC'est le Normandie ou rien;-)
Mais ils nous embêtent ces pirates, ils cassent l'ambiance ! ;-)
RépondreSupprimerIl paraît que la frustration fait évoluer l'être humain:-)
SupprimerQuel délice! Un vrai moment de plaisir jusqu'à l'abordage. On ne veut pas en savoir davantage...
RépondreSupprimerRomantique et sensuel à souhait !
RépondreSupprimerUn romantisme un peu désuet et une chute (si j'ose) réussie. Croisière agréable à lire.
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