« Moi, je vis la vie à côté,
Pleurant alors que c’est la fête.
Les gens disent : « Comme
il est bête ! »
En somme, je suis mal coté. »
Charles Cros
Je ne prête pas attention
Au bruit qui monte de la foule
Tant il est vrai que le rimeur
Soulève de fielleux murmures
Sous la moindre de ses foulées.
Pas jamais très bien accordé
A ceux prescrits par la coutume,
Pas jamais de bonne cadence
Ou dans l’attendue direction.
Marcher au pas n’est nullement
Dans mes cordes qui sont de lyres
Et n’ont vocation qu’à chanter
Toutes clartés de l’univers.
Ceci étant dit, le poète
Là fit un dernier entrechat
Un sourire gai puis un triste
Et regagna son coin de Lune.
S'il n'accorde pas toujours son pas, le rimeur accorde ses pieds au delà du qu'en dira t-on
RépondreSupprimerTrès juste Vegas ! Même si, à l'instar de Verlaine, j'aime désaccorder ceux-ci. "La musique avant toute chose" !
SupprimerCertains vivent à côté de "la vie" sans même réussir à rimer, mais ce n'est pas ton cas ! joli !
RépondreSupprimerIl faut dire que la vie ne rime souvent à rien... Ce qui justifie nos interrogatifs regards !
SupprimerTu es le barde dans son arbre
RépondreSupprimerCelui que l'on veut bâillonner,
Pour nous empêcher de rêver
Tu es le poète maudit
celui qui panse les blessures
d'une trait de plume, d'un bon mot
Tuas raison d'aimer la lune
elle ne te trahit jamais
et dans ta ronde elle figure
car elle aussi tourne à côté
¸¸.•*¨*• ☆
Qu'il est doux de se l'entendre dire, et dire en vers qui plus est. Célestine, vous avez reconnu la commune orbite de poète et de lune. La voie marginale qui offre le parfait point d'observation sur le monde.
SupprimerJoli manifeste poétique et musical pour la liberté du poète. Je me suis reconnue, car marcher au pas n'est pas non plus dans mes cordes.
RépondreSupprimercar nous marchons plutôt sur une corde, justement, élevée très au-dessus du monde et de ses contingences. Y retourner est crève-coeur !
SupprimerLa chute menace à chaque instant, mais le poète tient bon, tient en équilibre, tient le cap en regardant droit devant, visionnaire qu'il est.
SupprimerBien vu, accorde ta lyre à la gamme qui te plaît et laisse musiquer les autres sur la gamme règlementaire!
RépondreSupprimerJe résiste pas à te mettre "Sensation" de Rimbaud :
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.
Merci du cadeau.
SupprimerCharles Cros serait fier de toi, poète d'aujourd'hui !
RépondreSupprimerEt tant pis pour la foule : qu'elle regarde se balancer le hareng saur sans rien comprendre !
Elle en regarde d'ailleurs se balancer bien d'autres sans rien comprendre... ou c'est peut-être moi qui ne comprends pas ?
SupprimerIl vaut mieux être rimailleur que colporteur de rumeur
RépondreSupprimerEt pourtant, il m'arrive bien souvent de souffler ma parole au vent, et l'amical noroît porte ma rime ailleurs.
SupprimerYo ! En voilà du sang d'encre. J'en savoure les cris durs ♥
RépondreSupprimerPoésie que j'ai dans les veines
SupprimerDepuis la première tétée
Poésie qui me veut hanter
De toute joie et toute peine...
Comme c'est joli ! Qu'il le regagne son coin de Lune... et qu'il nous revienne de temps à autre pour partager sa plume ;-)
RépondreSupprimerJ'espère revenir aussi souvent que possible et que plume entendra !
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