lundi 12 février 2018

Cavalier - D'un océan à l'autre

Christophe Colomb 1492 - Nouveaux mondes

Ô grande traversée, une page à tourner, 
Où nous naviguerons, Sainte Vierge Marie, 
Sous la sueur des nuits, sous la frayeur qui prie, 
Dans la force des flots que nous saurons donner…

Et puis le vent du large ira s’en démener, 
Aux enfers d’océans, aux replis de la vie, 
Décharné, dénudé, scrutant loin à l’envie 
L’horizon noir de sang des croisades à mener… 

Cette nuit de velours déchaîne enfin la chose, 
Glauque en voûte de l’Ouest, noir sur noire, et propose 
Des écueils en rideaux sur des mondes à passer… 

Des terres pour prêcher la religion meilleure, 
Les manques sans retour. Allez, c’est bientôt l’heure, 
Pour d’abord accoster, puis tout voir trépasser…




Comment se fait-il que le cœur de l’homme n’ait pas rejeté cette affreuse invention de la poudre ? Elle semble détruire ce que la gloire militaire a de plus éclatant ; le vrai courage, la force, l’adresse perdent tous leurs avantages : la faiblesse et la lâcheté peuvent en triompher, et le soldat timide devient presque l’égal du guerrier le plus redoutable.


Roland furieux, Chant XI. de Ludovico Ariosto, dit l'Arioste (1474-1533)

17 commentaires:

  1. Ou penchés à l'avant des blanches caravelles,
    Ils regardaient monter en un ciel ignoré
    Du fond de l'océan des étoiles nouvelles.
    Je ne te ferai pas l'insulte de te citer l'auteur !
    On dira ce qu'on voudra, bien sûr ce fut horrible, mais ils étaient couillus tout de même ces conquistadors, ainsi Cortes fit saborder sa propre flotte, afin qu'il n'y ait pas de désertion, on conquiert ou on crève en quelque sorte !

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  2. La poudre, première substance d’égalité ! ;-) Très beau ton poème et si vrai. Quel enfer ça a du être quand on y pense …

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    1. merci Annick
      :)

      bah c'est juste du génocide, prélude à des désastres annoncés
      en chocs technologiques
      et idéologiques
      comme la guerre, souvent

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  3. "Des terres pour prêcher la religion meilleure", et pour piller l'or tant convoité :(

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    1. oui oui c'est vrai
      mais le pire mal ce n'est pas l'or
      avait-il de la valeur pour les indiens

      mais eux en tant que tel en tant que civilisations
      plurielles et autochtones
      si

      l'argent n'a pas d'odeur, lui

      :)

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  4. :)

    oui, j'ai mis plus noir, exprès

    "Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal,
    Ils allaient conquérir le fabuleux métal"

    oui, il brûla sa flotte
    c'était un bon coach avant la lettre
    et puis mince, c'était son mode de management
    management couillu, certes
    “En la balance, l’or et le fer sont un.”

    :)

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  5. Ton poème est très beau mais la guerre me donne la gerbe, je n'y vois aucune gloire, que de l'absurdité.

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    1. merci

      je la sais inéluctable
      et c'est bien mal heureux

      oui, suis bien d'accord
      absurde, oui mais alors pourquoi...

      on est pas près de répondre à la question

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  6. C'est très beau et cela colle tellement bien au thème!! Quand on y pense... rien n'a vraiment changé...

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    1. merci Mappie
      non non rien n'a changé

      le facteur d'échelle est seulement bien plus grand

      à te relire
      :)

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  7. Très beau texte, cher ami !
    Tu taquines l'alexandrin avec bonheur pour le plus grand mien.
    ¸¸.•*¨*• ☆

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    1. merci merci amie céleste
      rouge aux joues
      les tiens ne sont pas mals non plus

      :)

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  8. J'aime beaucoup; les océans changent le monde.

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  9. Un beau sonnet pour une triste réalité. L'Histoire est près de nous montrer que nous sommes définitivement conquérants et belliqueux.

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  10. merci Lira,

    en effet ce n'est pas près de s'arrêter malheureusement

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