mardi 20 février 2018

JCP - Lune de sang


Humeurs lunaires

Tout au long du chemin la sensation de crainte
Ne cesse de grandir. A peine traversées
Les vapeurs délétères, se devine l’empreinte
D’un pouvoir monstrueux qui détient le passé.

Ici l’on peut revivre et tout recommencer,
Il n’est d’acte achevé qu’on ne puisse reprendre,
Et férus de futur, ces êtres trépassés
Niant l’ancien présent sont à l’état de cendres.

Fourmilière invisible, le grouillement des âmes
En recherche de corps questionne l’Univers,
Mais la Lune répond dans l’écho des éthers :
- Je détiens votre sang et briserai votre âme !

Et la chaleur intense fusionnant les atomes,
L’âme simple électron disparaît en fumée.
Abolie pour toujours, la chair ne fait pas l’homme
Et plus rien ne renaît : le vide est proclamé.

35 commentaires:

  1. Elle est affreuse cette lune ! Heureusement qu'on ne la voit que rarement ! :), celle près de chez moi est plus sympa !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nous avons en effet une bien méchante lune par ici, mais elle ne perd rien pour attendre, elle n'échappera pas au grand crash final.

      Supprimer
    2. Ça me rappelle un extrait - UN EXTRAIT, j'insiste, car je ne regarde pas - des Marseillais/Chtis je ne sais où encore au soleil : une candidate observait la lune et se demandait - sérieusement, contrairement à vous - si c'était la même qu'en France.

      La poésie est partout, surtout là où on ne l'attend pas^^

      Supprimer
    3. Je regarde pas non plus, mais à ce qu'on en dit, on y ferait l'apologie de l'inculture...étonnant de baser une série sur ceci...bôf, c'est de la télé.
      Mais, ceci dit... comme tu vois, ma Lune toulousaine est, en effet, bien différente.

      Supprimer
  2. bigre, ça fait froid dans le dos :(

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Elle est de connivence avec le soleil, je vous le dis, trop froide pour faire ça toute seule, la Lune.

      Supprimer
  3. C'est gai, primesautier même ! J'aime bien ! ];-D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Andiamo,
      On est toujours influencé par ses lectures, là c'est entre l'enfer de Dante et Poussières d'étoiles de Hubert Reeves.

      Supprimer
  4. terrifiant, dans un rythme envoutant

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Organisme-cellule-molécule-atome-électron-proton-neutron-quark...et ça recommence dans l'autre sens jusqu'à la vie nouvelle : la permanence de l'impermanence. Retour aux dinosaures ?

      Supprimer
  5. Pas envie d'aller décrocher celle-là !!

    RépondreSupprimer
  6. Entre Maupassant et Edgar Poe...avec des rimes baudelairienne.
    Effrayant mais terriblement littéraire !
    Bravo.
    ¸¸.•*¨*• ☆

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bravo à toi, ils font en effet partie de mes lectures, j'ajoute donc Hubert Reeves, Christophe Galfard, et un zeste de Dante pour les flammes et la fumée.

      Supprimer
  7. Réponses
    1. On peut tenir encore quelques milliards d'années paraît-il...

      Supprimer
  8. atomique, cosmique et poétique
    ton poème me plait beaucoup...

    l'entropie qui mène au néant
    dans un beau big freeze
    frise le vide
    aussi
    puis le proclame

    bah chaud ou froid, on verra bien...

    :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup Cavalier et, comme tu l'imagines, il y a condensation imparfaite, tenant compte de probables improbabilités comme de certaines incertitudes, d'une part de mes lectures.
      Quant au froid ou au chaud, je prends froid pour le pastis, et chaud pour le thé.

      Supprimer
  9. Terrible ce poème, mais très beau :) Bravo.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On verra pas notre fin avant 4 milliards d'années (en principe), mais on a tout le temps de se mettre un peu la trouille en attendant...

      Supprimer
    2. 4 milliards d'années ! J'aurais dit moins. Tant mieux alors ! Déjà que nous y avons échappé le 21 décembre 2012^^

      Supprimer
    3. Ah oui, ce 21 12 2012 ! On y est allés avec des potes, faire le pic de Bugarach à plusieurs reprises, y avait un belle invasion de Zozos... et depuis, plus rien. Y a des sectes qui font flambée de paille.
      Y a même des paysans qu'ont vendu des champs incultes au prix fort, des maisons abandonnées aussi.

      Supprimer
  10. Alors là... je dois reconnaitre que vue comme ça la lune est effrayante !!! Mais le poème si beau !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah, faudrait quand même un miracle pour la réanimer, mais on sait jamais, l'Univers est parfois imprévisible...

      Supprimer
  11. L'enfer serait-il lune ? Quand elle est de sang bien sûr.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dante n'en parle pas en effet, mais la connaissance scientifique a progressé depuis...

      Supprimer
  12. Bon... Ben, je te recommande une bonne cassolette, gratin de Pont-l'Évêque + Livarot + Camembert sous un lit de patates crémées, accompagnée de cidre ou vin blanc sec (un Cheverny, peut-être ?). D'une, t'auras plus faim (ni froid); de deux, pour nourrir les cauchemars, c'est top ! XD
    Et puis, cure... ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Désolé, faut lire plus bas, je me suis planté : j'ai répondu à Lira...qui pigera pas du coup.

      Supprimer
  13. La lune est versatile, c'est son moindre charme... Beau poème.

    RépondreSupprimer
  14. Je retiens ta recette, qui, même si peu digeste, me paraît moins risquée que quelque psychotrope de derrière les fagots (et quels fagots...) pour inspirer la science fictionnée - au Cheverny, donc. Chardonnay peut-être ?

    RépondreSupprimer
  15. Sympathique, cette lune moyenâgeuse. :)

    RépondreSupprimer
  16. Après avoir lu, relu et rerere...lu ce poème, la lune a réussi à me donner mal à la tête, mais elle ne me fera pas trembler vu que je n'aurai pas la patience d'attendre le vide proclamé après quelques quatre milliards d'années.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup Gérard, on peut encore prendre le temps de vivre, tout va bien pour le moment !

      Supprimer

Les commentaires sont précieux. Nous chercherons toujours à favoriser ces échanges et leur bienveillance.

Si vous n'avez pas de site personnel, ni de compte Blogger, vous pouvez tout à fait commenter en cochant l'option "Nom/URL".
Il vous faut pour cela écrire votre pseudo dans "Nom", cliquer sur "Continuer", saisir votre commentaire, puis cliquer sur "Publier".